Mais qui a été surpris?

Le gouvernement pariait sur 100 000 manifestants.

«Mais qui s'est laissé déborder ?, s'insurge le coordinateur. Quand j'ai demandé à la Préfecture de police,“une fois que l'on aura rempli l'axe Grande-Armée jusqu'à la Défense, où va-t-on stocker les gens?”, un haut fonctionnaire m'a ri au nez, pariant même une caisse de champagne! Les lacunes du dispositif du ministère de l'Intérieur nous sont reprochées aujourd'hui: c'est extrêmement insultant!» Des sources policières ont admis qu'il y avait eu un «vrai phénomène de masse, parfois difficile à gérer» pour les forces de l'ordre, qui avaient prévu une foule de 100 000 personnes seulement. «À un moment, les policiers ont ouvert l'axe de l'avenue des Ternes pour le désengorger, raconte Albéric Dumont. Des gens parfaitement pacifiques, stationnant place de l'Étoile, ont été encerclés, puis, sans aucune sommation, aspergés de gaz lacrymogènes. Quinze enfants ont dû être évacués. Puis une quarantaine d'individus ont forcé des barrages et lancé quelques pétards et des bouteilles en verre. Nous, on les avait repérés depuis le début, et signalés à plusieurs reprises à la préfecture. Pourquoi n'a-t-elle pas pris ses responsabilités en les isolant?» Le Figaro 


J'ai entendu des gens dire qu'ils sont passés  par l'Etoile pour rejoindre ensuite les Champs car la foule était tellement dense  sur les avenues que les flics ne pouvaient plus assurer la sécurité de ceux qui étaient pressés contre les barrières.

Volontairement je suis allée sur les Champs Elysées, et ce n'est pas d'avoir pris un peu de gaz lacrymogène qui m'empêchera de recommencer, à moins d'être de santé fragile cela n'est pas si grave, un désagrément à risquer si on sait pour quel but on risque ce petit ennui.

J'étais ulcérée de voir qu'on a tenté de nous cacher, de nous empêcher de rentrer dans Paris, de fait si vous lisez les témoignages, beaucoup de manifestants ont été parqués hors de Paris, plus facile ensuite de minimiser l'ampleur de la contestation. Des parisiens nous ont rejoints en cours de manifestation, et cela, le gouvernement ne le voulait pas.

La prochaine fois, nous serons encore plus nombreux, nous ne nous cacherons pas plus, mais gageons que la leçon qu'on a donné au gouvernement aura porté, ils nous laisseront défiler dans Paris, je voudrai prendre la  Bastille, mais je ne sais pas quel parcours sera réellement discuté entre les organisateurs et la préfecture. Je ne crois pas que les pouvoirs publics se risqueront une nouvelle fois à sous estimer l'ampleur de la mobilisation.

Lorsque j'entends "Mais on vous avait  interdit de manifester sur les Champs Elysées" je me révolte, la question de la démocratie se pose vraiment. Qu'aurait on dit si, sous un gouvernement de "droite" si plus d'un million de manifestants  étaient parqués aux portes de Paris, repoussés par des gaz lacrymogènes?

On nous parle de casseurs et d'écrous lancés? Y a t-il des policiers hospitalisés? Y a t-il des manifestants blessés? En dehors de contusions je crois qu'il n'y a rien. Donner l'image de manifestants casseurs ou voyous est parfaitement injuste, nous étions déterminés mais pas armés, pas de barre de fer, ni de batte de base ball,  nous étions seulement armés de notre volonté, et nous recommencerons, s'il le faut, dès demain.

Je n'ai pas encore entendu Delanoë déplorer la perte d'une seule poubelle brûlée, pas même la pelouse piétinée de ses si belles venues avec des contre voies,  dans lesquelles nous étions trop nombreux. Il et vrai qu'avec la révolte des écoles parisiennes, refusant la mise en place du "refondement de l'école" voulu par Peillon, il a d'autres chats à fouetter et du souci à se faire si les parisiens montent au front.

Et j'espère que le haut fonctionnaire enverra à Albéric Dumont une caisse de champagne, reconnaissant ainsi avoir perdu son pari par son mépris souverain rempart opposé à la colère des français.

              Qu'ont ils fait pour ne pas pouvoir manifester dans Paris?