dimanche 15 décembre 2013

Dernière semaine avant les vacances.

Hubert était seul avec nous ce week-end, la semaine dernière il était allé chez son frère pour la fête des lumières de Lyon, ce soir, mon mari le raccompagne à son internat pour la dernière fois avant les vacances.

Nous avions été inquiets ces derniers temps, Hubert était fatigué, démoralisé, sans entrain et surtout pas serein, je commençais à envisager un échec de son adaptation à l'internat quand lundi dernier, au soir,  Hubert m'a téléphoné. Surprise pour ne pas dire encore plus inquiète je le laissais parler.

Il me raconta alors que "son"  conseil de classe venait de se terminer et qu'il n'y avait eu aucune remarque désobligeante sur lui, à sa grande surprise.

 Je me suis souvenue alors de toutes ces années où mon fils  a tremblé du couperet des conseils de classe, lui laissera t-on accéder aux études dont il rêve? Pourra t-il y arriver? Depuis le CP, année après année, les marches sont  difficile,  nous avons eu de la chance, nous avons été très bien aidé, et grâce à sa forte motivation  et aussi d'ailleurs à la mienne, on a rien lâché, jamais. Nous avons eu de la chance, et cette année, en première il aborde une finale.

Année terrible que celle de l'année du bac français pour un grand dyslexique. L'an prochain ce sera la philo et aussi bien d'autres matières, histoire géo, anglais, même les matières scientifiques pour lesquelles il faut  rédiger.

 Pour son bac, il bénéficiera heureusement du tiers temps, enfin pour les épreuves écrites, pas pour celles qui se passent à l'oral, alors que même pour celles là, il devra rédiger un brouillon, mais à son usage personnel et il se relit très bien. J'avais été très étonnée lors de sa dernière évaluation par une orthophoniste que celle ci remarque tout de suite, dès la lecture d'un simple texte, qu'Hubert est dyslexique. Hubert lit très bien, très vite. Pire il est devenu un grand lecteur, il m'a dit  samedi que sa prof de français serait surprise de savoir qu'il est dans sa classe de scientifiques, celui qui lit le plus.

Mon gendre l’aîné, m'avait raconté une anecdote de son boulot, alors qu'il était en relation internet avec un pool de jeunes ingénieurs, un jour il rencontra l'un d'eux "pour de vrai" et sympathisèrent, à la fin de la réunion.

Greg lui dit
Ah au fait, tes mails tu pourrais faire un minimum quand même en orthographe, à moins que tu ne sois dyslexique!

Ce jeune ingé lui répondit, en piquant un fard
Je suis dyslexique

Mon gendre ne le laissa pas continuer,  il l'interrompit
Oh, ne t'inquiètes pas, mon jeune beauf est aussi terriblement dyslexique, je sais ce que c'est.

On est dyslexique à vie, on peut juste compenser, c'est tout, et l'ère d'internet où tant de choses passent par l'écrit celui ci  a  une dimension différente dans les vies, mais si importante, essentielle, même.


 Vendredi ce sont les vacances, mais le trimestre prochain, il ne faudra pas que j'oublie le mal être  qui saisit  mon dernier fils, depuis qu'il est tout petit avant chaque conseil de classe.






4 commentaires:

Ladywaterloo a dit…

Je précise pour les parents de dyslexiques, que le médecin a proposé à mon fils, au vu de l'avis de l'orthophoniste, un tiers temps pour tous les contrôles écrits, dans l'année, au lycée.

Il a refusé, il se met la barre très haut, je n'ai pas choisi pour lui, j'aurais hésité, pour qu'il ait de meilleures notes pour son dossier.

Anonyme a dit…

c'est un plaisir de lire ses lignes et voir que les dys peuvent très bien s'en sortir, cela remonte le moral d'une mamie qui a deux loulous dyslexique, dyscalculie, dysgraphie, quelle épreuve pour mes petits enfants et pour les parents, et quel boulot doivent ils accomplir chacun.
Merci Lady
Maripe du sud

Martine a dit…

Bien sûr que les dys peuvent réussir, à deux conditions: qu'il aient la gnaque et que les parents les soutiennent et se battent souvent pour eux. Nul n'est obligé d'aller au bac et aux grandes études mais quelle que soit la voie, il faut de l'énergie.
Dans ma patientèle, je sais à peu près ceux qui iront loin (heureusement, je peux me tromper parfois, mais c'est rare).
Au fait, Lady, que veut faire Hubert?

Ladywaterloo a dit…

Hubert est un fou d'informatique, il est en 1ère S, SI, sciences de l'ingénieur, il adore tout ce qui est scientifique et particulièrement inventer de nouveaux systèmes...

On va se renseigner sur les différentes stratégies pour qu'il réalise son rêve, cela passera probablement par un IUT, puis, il verra.

@ Maripe du sud, les dys peuvent parfois s'en sortir très bien, mais rien n'est garanti, Martine qui vient d'intervenir est orthophoniste.

Je confirme que sans notre implication complète et totale, Hubert n'en serait pas là, mais ça lui a donné la gniaque de gagner.

En tant que grands parents, on peut prendre le relais pour les fiches, (ou cahier mots) même deux jours c'est une aide énorme pour les enfants(façon d'aborder les choses différentes) et un soulagement pour les parents.

A la maison, j'assurais l'essentiel du soutien, mon homme, quand il était là en faisait un peu, mais l'immense aide a été celle apportée par Alice sa soeur aînée.

Des séances plutôt nombreuses, mais courtes, dès qu'on s'énerve, ou que l'enfant craque, on arrête. Il y a toujours des rechutes, Hubert fatigué pouvait terriblement régresser.

Nous avions pu, à l'époque mettre en place, en sus des séances chez l'orthophoniste, deux séances par semaine dans un atelier Montessori, cela a beaucoup rassuré mon fils et moi aussi, du coup.

Nos meilleurs alliés étaient les enseignants, souvent très attentifs, si on prend le temps d'expliquer en comprenant que, bien entendu, ils ne peuvent ralentir une classe pour un seul enfant,mais d'abord l'orthophoniste, avec laquelle il faut vraiment travailler dans une relation de confiance. Je m'entendais très bien avec l'orthophoniste de Hubert, mais je crois que si cela n'avait pas été le cas, j'en aurais changé. C'est elle qui pilote la rééducation, il faut comprendre sa méthode de travail donc demander des explications et toujours dialoguer avec elle.

La difficulté lorsque les dys n'arrivent pas à surmonter assez cet handicap est de trouver un boulot où ils peuvent s'épanouir, mais il y en a. Il faut toujours chercher les centres de passion des enfants qui offrent des débouchés.