De la vie en tribu.

Ca y est les enfants commencent à arriver, et les petits rituels reprennent. En tribu, la vie est rude et les enfants se chamaillent pour bien des symboles, l'occupation du territoire est  ainsi théoriquement ritualisé.

Alice occupe la chambre bleue de la grande maison, Charlotte la chambre  du bout, Camille prend la chambre bleue dans la petite maison, Guillaume la chambre "corrida" de la petite maison ainsi de suite.

La petite maison, ancienne maison du fermier de la propriété, communique avec la grande maison par une porte que l'on a fait ouvrir durant les travaux. Cette maison reste plus simple, plus chaleureuse peut-être mais indéniablement moins confortable, nous n'y avons pas fait installer de chauffage central, seul un poêle à bois et des radiateurs électriques tentent de la chauffer l'hiver.

                                Pièce du bas de la petite maison


Cette année Camille et Amélie ont eu un bébé, une petite Clarisse, 4 mois agrandit donc le cercle des fêtes familiales. J'avais demandé aux soeurs de Camille d'accepter de prendre une chambre  de la petite maison moins bien chauffée pour laisser une chambre plus confortable à Amélie et Clarisse. Ma  suggestion d'échange de chambres fut agrée dès le départ, contentant, à priori tout le monde.

                                                LA chambre la plus convoitée du moment...



Tout le monde? C'est sans compter avec l'esprit tribal qui veut qu'on ne laisse jamais un territoire acquis tomber dans les mains de l'ennemi fraternel. Camille adore partager cette maison avec Guillaume, rentrer dans la grande maison c'est un peu "rentrer dans l'ordre" tomber sous la tutelle des vieux parents, une forme de déchéance que le confort ne compense pas à ses yeux.

Hier, fort amusée j'ai appris que mes enfants s'étaient déjà chamaillés à propos des chambres, Alice allant dans la petite maison avec ses enfants détrône son frère aîné, c'est une évidence. Sur Whattsap les escarmouches se succédaient, ils n'étaient d'accord que sur un truc

Ouais, les parents ont mis un très mauvais poêle et des radiateurs minables, sinon, on aurait chaud dans la petite maison.

Comment, ils veulent louer la maison et elle n'est même pas chauffable!

De multiples coups de téléphone ont rythmé la journée, Guillaume se faisant l'avocat de Camille, Alice rétorquant que les premiers arrivés choisissent leurs chambres, d'ultimes négociations repoussées à l'heure du coucher des petits d'Alice eurent même lieu entre mon fils et Théo...

Non, mais c'est qui le chef?

Camille est agacé de devoir laisser "sa" chambre et cela fait rigoler tous les autres, la douce Amélie, sa femme,  reste à l'écart, préférant bien sûr rester au chaud avec son bébé elle sait que ces soubresauts se terminent presque toujours de la manière la plus raisonnable qui soit.

Rassurez vous tout est resté dans nos normes conventionnelles de la rivalité acceptée avec bonhomie, j'ai durant ce temps là, caressé l'idée de transformer une écurie en gite encore plus " XVIII siècle", sans toilettes, ni eau courante, sans électricité ni chauffage hormis une vieille cheminée, de la paille au sol sur la terre battue... Dans la région un néo-historique gîte rural se loue ainsi, fort cher, à des parisiens à la recherche d'authenticité, le propriétaire avoue devoir trier les volontaires qui attendent plus d'un an avant de goûter à ce non-confort.  Mon écurie suscitera peut-être autant d'engouement auprès de mes enfants, certains réfléchissant déjà à l'installation de tentes Quetchua dans le jardin...

La vie tribale est ainsi ponctuée de multiples petites choses qui paraissent insensées aux gens sensés, cela fait partie des Madeleines, qu'on aime ou pas, de cette vie là.

Alice, Théo, Victoire et Paul  cette nuit ont eu bien trop chaud dans la petite maison. A 7 heures attablés pour le petit déjeuner, ils ont avoué avoir eu trop chaud toute la nuit, chaleur qui les a réveillé, allez comprendre!

Pour vous y retrouver dans cettre tribu,  le Who'swho Waterloo