jeudi 10 juin 2010

Des sénateurs déconnectés et si cons.


Les idées à la con des sénateurs pleuvent, afin de distraire leur ennui ces vieux messieurs il y a peu de dames  pondent inepties sur inepties.

La dernière en date ? Reprise car auparavant rejetée: Péage urbain dans les villes de plus de 300 000 habitants. Paris,  Marseille, Lille, Nantes, Toulouse, Bordeaux, Lyon, Rennes, Strasbourg ou Grenoble seraient concernées .

Le postulat de base est sain, trop de voitures, trop d’embouteillages et donc problème de santé publique. 30 000 morts prématurés dues à la pollution urbaine, en fait je suppose bien plus, car les causes des cancers  sont multifactorielles et la pollution non comptabilisée.
En annexe du postulat, les finances sont basses toute nouvelle ressource est la bien venue, si possible déguisée d'un habit écolo c'est encore mieux.

La solution ? Péage urbain, on roule à vélo ou en bus ou en train. Seuls les habitants du centre-ville ne paieraient pas, puisque rentrant chez eux.
Premier problème, les locations du centre-ville des grandes cités sont hors de prix et les HLM inexistants, nombre de citoyens sont refoulés dans les banlieues faute d’arriver à se loger.

Deuxième problème, l’injustice sociale  de ce nouvel impôt fera que seuls les plus aisés s’acquitteront de leur dîme sans en pâtir, ils achèteront un Pass et  comme pour emprunter l’autoroute ne regarderont  pas à la dépense. Les autres renonceront à bien des sorties, le ghetto des riches du « centre-ville » ne  s’en trouvera que mieux. Je renonce d'ailleurs à évoquer la perte pour les commerces des villes, je pense que leurs chiffres d'affaires, hors période de fêtes ou soldes ne dépendent  pas des trois sous que les banlieusards pauvres  viennent dépenser.

Troisième problème, l’accès aux services publics sera de ce fait  payant : préfecture, conseil général, rectorat, hôpitaux ... siègent dans les centres villes.  Prendre les transports en commun demande d’une part de pouvoir le faire les réseaux sont souvent insuffisants, ne desservant qu’une partie des banlieues d’autre part, leur accès est impossible  ou difficile aux personnes à mobilité réduite  que sont les handicapés, les personnes très âgées, les  femmes enceintes ne pouvant trop marcher,    familles encombrées d’enfants en bas âge, malades .. 
Pour survivre dans une ville il faut être jeune, en bonne santé et sans enfant. Et riche, avoir un train de vie de sénateur, comme Monsieur  Nègre, par exemple auteur de ce projet, disposant de plus de 13 000 euros par mois, hors avantages annexes,  dont presque la moitié est non assujettie à  l’impôt sur le revenu.

Et si les sénateurs expérimentaient une aventure de l’extrême vivre avec un salaire moyen dans une banlieue de grande ville, trois mois, un loft des sénateurs, un F4 d'une résidence simple mais propre,   devant se rendre dans leurs bureaux pour (soyons cool) 9h en ayant une heure et demie de trajet ?  Plonger députés, sénateurs et autres élus dans la vraie vie parait être une urgence,  ils saisiraient alors la futilité de certains de leurs débats, l’incongruité de  bien d’autres. A prévoir:  une équipe médicale prête à intervenir pour les crises cardiaques que susciteraient cette plongée dans l’enfer,  l' enfer du quotidien de beaucoup de français.

1 commentaire:

Palapen a dit…

Les sénateurs sont arrivés. Ils ont les problèmes derrière eux, assurés d'une vieillesse tranquille. On ne sera jamais de leur monde de nantis.