Dans trois jours, l’école est finie, Valentin aura passé ses dernières épreuves anticipées du bac, et à fond dans l’anticipation, lundi il nous a dit :
« Avant de partir en vacances, je vais chercher mon bac, on nous le donne où ? Au lycée ? »
Son frère lui a répliqué de tenter le coup, style on peut toujours essayer, dans la confusion, mais néanmoins, à son avis passer des épreuves de français fussent-elles éprouvantes ne lui donnait pas le précieux diplôme.
Dans trois jours, livres rendus, cahiers jetés, place nette sur les étagères des chambres d’ado. Sous les strates de l’année écoulée les découvertes sont toujours au rendez-vous, il me reste à convaincre Valentin de ranger tous ses vêtements, en hésitant pas de mettre au sale les pulls portés ne serait-ce qu’une fois ! Il y a toujours au moins quatre chandails, un jean et des paires de chaussettes, trouées, qui squattent le lit inoccupé de la chambre de Valentin par ailleurs assez bien rangée.
Ma machine à laver tourne à plein régime, tout y passe, des housses de canapés aux rideaux de douche, mon côté Monica exalte à l’idée de laisser un appart nickel puisqu’il va rester tel quel pendant deux mois. Plus de traces de Nutella qui atterrit on ne sait comment sur les interrupteurs ni de miettes de crackers et Kinder Bueno dans le clavier de mon PC. J’astique.
Samedi en dégivrant et lavant mon congélo, le mystère des bébés congelés s’est encore épaissi, je n’y avais jamais songé, mais comment font ces femmes ? Il m’est extrêmement difficile de planquer des glaces afin de les préserver des gars à la recherche de casse-croûte. Mes derniers enfants ne reculent devant rien, et soulèvent même les sachets d’épinard pour dénicher la nourriture convoitées. Ce n’est pas eux que je bernerai en rangeant le jambon cru derrière des salades vertes, le truc est de ne pas laver les salades, mes jeunes ont horreur eux aussi de toucher de la verdure où peut se promener des bêtes, vivantes, , à main nues.
Lhom adore aussi « ranger » le congélateur c’est-à-dire sortir triomphant un jour où comme dhab je ne sais pas quoi faire à déjeuner, un sachet d’un truc que je n’aime pas manger mais aime bien avoir en « réserve » « au cas où », je me maudis alors d’avoir acheté ce que je sais détester consommer. En juin, on vide les réserves.
Dans trois jours, j’emmène ces ados à l’estive tant attendue. A chaque coup de téléphone à Lhom qui y est déjà leur seule question est :
« A combien est la piscine ? »
Surement pas à 27° en dessous je ne me baigne pas, mais de là à les décourager en avouant un 14 supposé je nourris l’espoir qu’avec un ou deux degrés en plus tous les jours elle arrivera au fatidique 18 qui déclenche la touche tous au bain chez eux. Je pourrais y faire installer un chauffage mais c'est cher cher et LHom et contre et moi je m'en fiche voir plus loin cela enlèverait le seul vrai charme de l’incertitude et des cris épouvantés des filles et de plus je serai alors obligée de me baigner tous les jours... L’habitude tue l’envie, je connais plein de gens qui ont de superbes piscines sous bulles chauffées, et ne se baignent jamais.
Dans trois jours, mes jeunes mettent un point final à cette année scolaire, passée si vite, année sans grand enthousiasme, où avec le reste de la population je découvre que la crise financière et économique fera de grands ravages dont nous mettrons du temps à nous remettre. Vivre dans la bulle de ma campagne met une distance entre l’actualité et nous, le cèdre et les tilleuls sont plus que centenaires et leurs ombres nous protègent comme elles ont protégés tant de gens qui sont passés.
Cette année, je suis décidée de profiter à fond, ma tête rangée elle aussi, de profiter de mes enfants, de mon homme, de ce simple bonheur d’être et tout en me ressourçant, trouver de nouveaux chemins à explorer. L’été dernier j’avais décidé d’ouvrir et tenir un blog, petite chose mais grand courage, dans trois jours pieds nus dans l’herbe, non, je ne penserai pas aux vers de terre entre les orteils, arrosoir à la main je renaitrai. :)
1 commentaire:
J-2 maintenant;)
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