vendredi 28 mai 2010

Desespérante retraite.




Retraite par répartition, par capitalisation, nombre d’annuités ou âge légal de départ à la retraite les journaux en ce moment étalent  développent jusqu’à l’écœurement les points de vue des uns et des autres.  Alors pourquoi pas aussi mon point de vue, mon grain de sel ?

Jusqu’à preuve du contraire les retraites sont versées grâce, en grande partie, avec les  cotisations des actifs. Jusqu’à preuve du contraire, les actifs ont été enfants. Des petits enfants, des bébés en gestation d’abord pour lesquels on a dégueulé tous les matins, au point, pour ma part, que les ainés me suppliaient de ne pas venir dans la cuisine avant leur départ à l’école. Puis des bébés qui ne faisaient pas leurs nuit, avaient mal aux dents, devenaient propres en étant souvent sales, faisaient des colliers en coquillages,  par la suite  demandaient des mines de patience à leurs parents  mamans pour apprendre à lire, avaient besoin de coaching 14h par semaine pour simplement faire le minimum-travail-scolaire-légal, qui leur permettaient plus ou moins difficilement de se hisser dans la classe supérieure.

Plus tard, les parents firent une croix sur leurs week end, pour rester avec eux potacher , recevoir les copains,  assurer études et loisirs, payer l’ordi portable, les téléphones et i de tout genre, Studio d’étudiant, équipement , voyages … Diplôme. Premiers jobs.  Puis  le minuscule oisillon devient enfin  un superbe aigle, pilier de la société qui paiera toutes nos retraites.

J’ai eu la grande folie d’entreprendre sept éducations, et de les réussir (?), enfin de mes enfants ayant plus de 22 ans, tous bossent et bien, et celui qui est en fac est en stage en ce moment (stage de deux mois nécessaire à la validation de son L2). Je n’ai bien sur jamais travaillé, ne ricanez pas s’il vous plait. Ayant renoncé tout d’abord pour pouvoir permettre à Lhom de mener une carrière d’un métier de dingue, qui exigeait de lui, disponibilité immédiate, tout le temps et n’importe où dans le monde. A la clef, absences répétées et interminables, déménagements….

J’ai eu une vie amusante, exigeante et néanmoins passionnante mais trouve curieux au vu des difficultés actuelles pour payer les retraites que personne n’ait songé à donner  une retraite minimum à partir du troisième enfant élevé, cotisant. Je suis rigoureusement contre le salaire des mères au foyer, ayant constaté que les diverses allocations favorisaient essentiellement les naissances dans des foyers n’ayant pas la réelle volonté d’élever les enfants, mais trouvant l’argent braguette facile  à toucher. Mais dans un système de répartition  je trouverais assez juste de compenser un minimum la diminution presque fatale des retraites des femmes mère de famille, et verser également un petit quelque chose à celles qui ne touchent rien.

Bien sûr, il y a les célibataires qui auraient adorés se marier et pondre une grande famille, il y a  aussi ceux qui n’ont pas réussi à avoir autant d’enfants qu’ils le souhaitaient. Mais  sans être nullement économiste, il me semble que le revenu disponible à salaire égal est dépendant du nombre de personnes à charge. Et si différents dispositifs atténuent un peu ces inégalités, il n’en reste pas moins que les familles avec enfants ont un niveau de vie nettement inférieur que celles sans.

Si vous souhaitez faire l’expérience, je vous prête, mes trois gars, pour le temps que vous souhaitez avec les aides afférentes. Il y a Guillaume, 19ans, qui valide sa seconde année de fac (enfin IAE), Valentin en première qui vient de souffler ses seize bougies et le petit dernier, Hubert,  tout juste 13 ans, en 5 ème, ancien grand dyslexique qui sans mon acharnement de dingue n’aurait jamais su lire et écrire (les grands ne rigolez pas, certes il fait énormément de fautes d’orthographe, mais il est au niveau actuel normal). A assumer la charge de ces trois gars, vous verrez rapidement que votre budget explose d’une manière inattendue, enfin pour vous.






                                                                        photo  de famille


J’ai souvent entendu dire" j’aurais bien eu un deuxième (troisième, ou plus si affinités) enfant mais ce n’est pas possible, cela revient trop cher". Les enfants sont chers pour les familles, mais rentables pour la société, d’abord consommateurs, ensuite cotisants. La nécessité de ne pas voir exploser le nombre de citoyens là encore doit nous dissuader de mettre en place un salaire pour les FAF (femme au foyer)

La capacité  d’épargne d'un  ménage quel que soit son revenu est donc directement  liée à la charge familiale qu’ils supportent. Cette possibilité supérieure  d’épargne pour les ménages sans (ou avec peu) d’enfants peut être affectée à la préparation de leur retraite, c’est un choix qui leur est possible. Ne pas compter ni le travail d'éducation, ni  le capital affecté à un enfant par les familles   alors que les cotisations  d'un jeune actif est une nécessité absolue dans notre société est économiquement débile.

On ne marchandise pas les naissances, on ne fait pas des enfants "pour la France" , mais lorsqu'on doit décortiquer le système des retraites, la démographie est une donnée cruciale, la démographie c'est la vie et la mort, les naissances et les décès.

Une toute petite retraite pour les despérates ménagères serait non seulement plus marquant que la possibilité d’avoir une médaille en chocolat, mais plus juste aussi, et dans les stratégies d’élaboration d’épargne-retraite un point fort  que les ménages prendraient en compte.


Ma démo est faite, personne ne me contredira, je suis tranquille, passons  tous un bon week end !

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