Il y a eu.

Il y a eu, Augustin, habitué de la maison, un peu rêveur et un peu  musicien, qui prenait tous les jours des bains
Il y a eu Sylvia aux longs cheveux noirs qui fumait dans un fauteuil à côté des fenêtres ouvertes, trimbalant avec elle, un cendrier en argent.
Il y a eu Maylis au chignon blond, dont les mèches se rebellent sans cesse, toujours rieuse, toujours radieuse.
Il y eu, Théo, un peu malade mais qui aime le tennis et qui a oublié ses chaussures Spiderman, oranges rayées de noirs,  P 42, dans l'entrée.
Il y a eu l'autre Augustin, le beau ténébreux, qui souffre d'avoir perdu sa mère alors qu'il n'était encore qu'un tout petit enfant, travaillant tout l'été, pour son argent de poche en école de commerce, il est venu juste faire la fête et a oublié son maillot de bain hawaïen, bleu azur (marque California, t M)
Il y a eu encore Mathilde, dont je ne sais pas grand chose.
Il y a eu aussi, Bérangère, qui passe en seconde année de médecine, et est un "peu maniaque comme toi, Maman" dixit Hubert, elle aidait beaucoup.
Il y a eu enfin Quentin dont je ne sais, non plus trop rien.

Il y avait enfin mes fils Valentin et Hubert que j'ai retrouvé fort tard hier soir, la consigne était de ne pas leur flanquer la honte en arrivant trop tôt. Ces adieux devaient rester entre eux.

Il y a eu, je le sais, petite souris, des clafoutis de mûres délicieux, des gâteaux au chocolat merveilleux, des parties de fou rires, des promenades, le tennis, les  soirées jusqu'au bout de la nuit, les journées qui commençaient à l'heure où l'on déjeune, le piano qui chantait et la guitare qui l'accompagnait.

La piscine s'ennuyait en journée, la couleur du ciel la nuit n'était pas toujours tiède.

Il y a eu  aussi beaucoup de désordre, beaucoup de pagaille et la maison a aimé ça, mes enfants aussi, et  je l'espère  un souvenir heureux à jamais gravé dans la tête de ces jeunes, parfois la vie est douce.

Il y a eu encore ce si gentil mot de remerciement des jeunes par la plume de Sylvia, qui remercie pour tout mais me conseille de vendre Hubert, je sais depuis qu'elle l'achèterait volontiers, pas trop cher, quand même,  comme maître d’hôtel!  Jeunes plein de vie et blagueurs, Merci aussi à vous de rendre ma maison si heureuse!

La maison a repris son quant à soi, et nous avons repris nos marques, journée de rentrée, journée de préparatifs de rentrée, les jeunes ne semblaient pas motivé, même l'achat d'un agenda leur semblait superflu! J'ai pourvu à l'essentiel matériel, le reste étant accessoire,  en viatique seuls la joie de vivre et l'espoir d'un avenir radieux suffisent.

L'été ne semble pas vouloir nous quitter, demain sera encore beau.