dimanche 10 novembre 2013

5 ans d'horreurs encore?

               Monument aux morts de Lodève, œuvre de Paul Dardé, pacifiste

Hollande tente d' exercer le pouvoir comme  seule l'Eglise Catholique osait le faire autrefois.  A coup de morale, de décisions justes et courageuses,  et de gargarismes de mots gouleyants, effort, patrie, unité nationale.... Que du bonheur.

Demain, nous entrons officiellement dans quatre ans de commémos, sans relâche,  on commence en 2013 et on nous lâchera au mieux en 2018, quatre ans à se souvenir dans une religieuse communion citoyenne du sacrifice de nos anciens, anciens d'ailleurs souvent immolés à peine adultes qui partirent à l'abattoir car ils n'avaient, tout simplement, pas le choix.

Quatre ans de commémoration de la première grande boucherie, mondiale, Verdun, le Chemin des Dames... A Noël nous verserons tous, une larme d'émotion en écoutant le récit de ces pauvres soldats français et allemands, qui sortant de leurs trous à rats , se risquaient dans le no man's land,  et pour une heure fraternisaient en entonnant des chants de Noël et en jouant au foot, belle trêve de Noël, puis ils regagnaient leurs tranchées et  continuaient à s'entretuer. Il le fallait bien n'est ce pas?

Je sais que je boycotterai toutes les films culturels de la télé, payés avec nos sous, pour nous apprendre à reconnaitre notre bonheur en pleurant sur le malheur de nos ancêtres.  Tout cela me rappelle bien trop les méthodes employées par les religieuses lorsque j'étais enfant. Ces saintes femmes nous montraient en exemple héroïque, la vie des martyres, brûlés vifs ou  donnés à manger aux lions, notre misérable sort aurait dû nous paraitre merveille à côté, il nous fallait obéir en silence en pensant à tous ceux qui avaient donné leurs vies pour que nous puissions obéir en silence à des religieuses, qui elles mêmes devaient avoir dans leur viatique cet héritage moral.

 Toute enfant, je résolus  de ne jamais devenir sainte et encore moins martyre, pas même  une pieuse religieuse lécheuse de crachat de malades, je dirais pudiquement que ce n'était vraiment pas ma vocation. Et depuis me suis toujours félicité de cette clairvoyance taxée parfois d'irrévencieuse et irrespectueuse, j'estime grande supercherie morale d'accabler les vivants du mérite de ceux qui sont morts, qui ne pourront pas jamais venir contredire les donneurs de leçons.

La première guerre mondiale a comptabilisé neuf millions de soldats tués, la grippe espagnole faucha 20 millions de personnes, célèbrera t-on le centenaire de la grippe espagnole?  Certes les victimes n'étaient ni consentantes, ni volontaires, mais parmi tous ceux qui ont guerroyé, combien souhaitaient vraiment ce conflit?

Il me semble que le gavage programmé du centenaire de cette horrible guerre ne pourra guère soigner le moral en berne des français, si Hollande adore les chrysanthèmes et les discours grandiloquents, il pourra s'adonner à ce passe temps, entre gens qui apprécient ce type d'exercice. Nous ne sommes plus en IV république, la France n'a pas besoin d'un président de chrysanthèmes. Il est urgent que le gouvernement  s'attèle à soigner les maux du temps présent,  sans héritage moral du socialisme d'antan, ni aucune œillère, la France va de plus en plus mal.


4 commentaires:

Jacques Étienne a dit…

Cette guerre fut une horrible boucherie. Totalement inutile, vu qu'elle engendra la suivante. Il n'y a pas lieu de commémorer le "sacrifice" d'ainés. Si M. Hollande essaie de se refaire une santé sur le dos des sacrifiés, il ne fera qu'ajouter à son indignité ordinaire.

Ladywaterloo a dit…

Je peux dire tranquillement de telles horreurs, car il sera difficile de me taxer d'anti-militariste!

Je suis issue d'une famille de militaires. Je sais que beaucoup de jeunes gens qui s'engagent le font pour une certaine idée qu'ils ont de leur pays. Bizarrement d'ailleurs cette idéal là n'est pas soluble avec n'importe quoi, comme, par exemple, l'élévation au grade d'Officier de la Légion d'Honneur d'un sale type comme Thuram...

De fait, pas compatible, avec beaucoup de conneries décidées par nos politiques. D'ailleurs il me semble que Caillaux était au pouvoir avant Doumergue en 1914 (Hommes de gauche tout comme Daladier en 40). Les choses auraient pu être différentes avec d'autres personnes.

Détail amusant Caillaux était empêtré par des histoires de "bonnes femmes", l'une d'entre elle a fini par tuer le directeur du Figaro! On comprend que le Figaro soit très prudent en ce moment^^^^

Christine a dit…

Je ne suis, cette fois, pas tout à fait d'accord avec vous : pendant la 1ère guerre mondiale, des hommes (encore des ado. pour certains) sont morts ; lorsque j'en parle à mes enfants, cela n'est pas pour leur montrer que, eux, sont heureux de ne pas vivre de telles choses, mais parce que je pense que les gens ne sont vraiment morts que lorsque plus personne ne se souvient d'eux. Et que ces hommes là méritent que leur vie (si courte) continue à travers nous.
Pour ce qui est des saints et martyrs je pense que ce sont des hommes et des femmes qui ont eu une foi hors norme, qui sont allés au bout de leur conviction (certains discrètement et sans grand éclat), comme Jésus a été fidèle à son Père jusqu'au bout. Cette force et cette ténacité peut nous montrer que nous aussi pouvons être capables de tenir bon dans des situations que nous pensons justes.
J'espère ne pas vous avoir froissée en vous donnant mon ressenti ; je voulais simplement apporter ma petite pierre sur ce sujet. Bien amicalement.

Ladywaterloo a dit…

@Christine, vous ne m'avez pas froissée, rassurez vous.

Je suis, je le redis, catholique, moyennement pratiquante, mais ayant une vraie foi, je déteste ce qu'est devenue l'Eglise à certaines époques. Le pape François me réconcilie un peu avec la papauté, j'aimerais qu'il vivre longtemps et puisse réformer certains choses.

Je réprouve fermement la récupération morale et pire encore politique de la mort de ces hommes, morts pour la France.

J'avais un grand oncle, invalide, gazé, il ne nous parlait pas de ce qu'il avait vécu, mais voulait nous voir être heureux et avoir une vie tranquille. Il aurait détesté que l'on brandisse son "sacrifice"
pour justifier quoi que ce soit!