lundi 21 décembre 2009

Foire à la chaussette célibataire



Je ne sais pas chez vous mais chez moi, c’est fou. Chaque mois, inexorablement, de pauvres chaussettes se retrouvent esseulées. Qu’en faites-vous ? Chez moi, nous les gardons précieusement car d’expérience, une fois de temps à autre, ressort de je ne sais où une chaussette que l’on croyait  à jamais perdue.

Itinéraire d’une chaussette à la dérive. La plus part du temps, j’accuse fermement le propriétaire de la dit chaussette de ne pas l’avoir mise à laver avec sa collègue, restée sous un bureau, dans un lit, dans le  fond d‘un sac de sport au chemin des écoliers, ces petites là, s’égarent fort souvent. Il arrive plus rarement que le sort cruel les égare dans le tambour de la machine où elles se trouvent fort injustement noyées au fond d’une housse de couette.
Les recherches parfois mises en route sont extrêmement fructueuses pour un tas d’autres trucs, peine point perdue. Machines tirées, placards vidés puis rangés. Mais las, on voit réapparaitre parfois avec effroi certaines choses qui étaient fort bien là où elles étaient (insignes sportifs, cravates achetées en soldes...)







J’ouvre ici une parenthèse, rendez service aux siamoises,  attachez les, pliez les, juste du haut du rebord que leurs sorts soient liés à jamais.  Je vois encore des miniatures pointures 17 mises esseulées, et moi navrée ne retrouver leurs compères…  Je les étends par deux, pour les bb, et lorsque je ramasse ma lessive  ramasse systématiquement ces fugueuses par deux, les plie ensemble, avant de les mettre dans la corbeille du linge à plier ;  cela fait gagner un temps précieux à la mère indigne, certes,  mais organisée que je suis.

Que de préambules pour exprimer la vérité, nos tiroirs, paniers à linge, sont souvent squattées par de pauvres petites. Seules.

Guillaume, la fierté, de son père et sa mère a eu une idée géniale. Organiser lors d’un rassemblement de la tribu une foire à la chaussette célibataire. Annoncée tambour battant sur le forum familial, elle a suscité beaucoup d’intérêt dans la famille:

« Attendez, si vous la faites sans moi, je ne vous parle plus »

Fille aînée, mariée à monsieur gendre premier,  gendre idéal sauf pour le rangement de ses chaussettes, revendiqua la propriété, sans rien avoir vu, de  toute chaussette non déclarée  Waterloo. En effet Grégoire fut un temps mon désespoir: sa mère parfaite et bosseuse, elle, ramassait ses affaires égarées et les lui postait si nécessaire. Mon service est plus expéditif sauf si il y a mort d’homme, donc doudou de bébé: tout  ce qui est oublié est cherché puis retrouvé par le proprio, lors d’un passage suivant.

Il y eut ainsi la suspicion d’une adoption sauvage d’une  chemise adorée par Greg, retrouvée,  bien plus tard, dans la grange au ping-pong. La surprise de Yann de voir son maillot porté par un cadet (après  une année passée dans les panières piscine et sans que jamais aucun avis de perte ne fut publié !)

Le week end de la foire à la chaussette fut donc organisé par Guillaume; à l’heure dite, Guillaume siffla le rassemblement et tous vinrent avec leurs pochons,  le grand déballage fut fait dans le salon, les explications aussi.

« Comment c’est toi, qui a cette chaussette, mais elles sont à moi, ce sont mes préférées »

 Il y eut réellement 1/3 de retrouvailles sérieuses et quelques accordailles hasardeuses fruits de l’imagination de Lhom blasé, finalement si elles sont à peu près pareilles pourquoi s’emmerder. (Je sais, en principe je ne le dis plus, mais je peux encore l'écrire, non ? Et puis il s’exprime ainsi). Lhom vérifie cependant que le mariage décidé soit heureux, harmonies préservées.


L’expérience fut conviviale et réussie. Les retrouvailles aussi. Bien des chaussettes furent ré appariées. Des mois ont passés depuis cette réunion conviviale,  à quand la prochaine foire à la chaussette célibataire ?

4 commentaires:

Le coucou a dit…

Bien vu, et si agréablement raconté! Dans mon tiroir à chaussettes, il a toujours plusieurs solitaires que ma femme laisse vivre… Elle fait bien, parce que je les porte dépareillées pour débroussailler autour de la maison, avec les jeans en phase terminale…

Ladywaterloo a dit…

Merci :)

Je pense qu'il faut un grand détachement de l'opinion d'autrui pour laisser vivre les "seulettes".

C'est un apprentissage de la tolérance face aux petites choses de la vie qui nous permet de grandir, aussi.

Guillaume a dit…

L'idée a été déposé et breveté.. (ou presque).

Alice a dit…

tu veux dire déposée et brevetée?