mardi 15 décembre 2009

Le bidaou attaque.

On vit parfois dangereusement sans le savoir, il y a de cela quelques temps, nous vivions dans les Landes, retour à la nature, grands feux de bois, promenade en forêt et champignons…






                                                      bidaous, ou tricholomes équestres

Ces années-là, il y avait beaucoup de champignons : girolles, cèpes, girelles grises... Coulemelles, bidaou. Notre panier se remplissait et faute de grive (cèpes et girolles) nous mangions des merles (bidaous et coulemelles). Dame nature était généreuse et nous en profitions.

En fait je dis Bidaou, pour que vous voyez de quoi je parle, chez nous, le patois local disait: Bidao , tricholome équestre, appelés ici ou là aussi canari ou jaunet. Tout est dans la prononciation du "o" final si vous dites bidao, vous êtes du nord, plus au sud, lo "o" se transforme en "ou" et on ne contrarie pas les gens du sud dans les Landes...


 Quoi qu'il en soit, bidaou ou bidao, nous en mangions tant et plus.  Pâtes à la forestières, omelettes aux champignons, tourtes aux champignons….. Nous en mangions et en abusions, des bidaos comme des autres. Un peu plus tard, j’éliminais sauvagement les coulemelles de nos menus , certes les coulemelles des prés étaient inoffensives, mais des méchantes coulemelles des bois, migraient et trouvant les prairies fort sympathiques étaient plus grosses que prévues. Confusion des ramasseurs, intoxications. Car les coulemelles des bois sont toxiques, Lhom, râla, argua de sa fine connaissance de la bête, je fus impitoyable. Les coulemelles de toute façon, je n’aime pas trop, avec le jus noir rendu pendant la cuisson, leur côté limaces cuites….



                                                     coulemelles, non dentifiées, mais n'en mangez pas!


Nous avons depuis déménagé, et encore déménagé et toujours déménagé. Les bidaous sont rangés au rayon souvenir pittoresques des Landes, ainsi que les huitres dégustées avec des petites saucisses aux herbes grillées sur un bon rouge (de pas loin des Landes, naturellement, genre Médoc !)



Las ces souvenirs pittoresques viennent de prendre dans mon esprit un tour dramatique. Malgré notre inconscience collective, due à notre dangereuse vie mycologique nous avons réussi à échapper à la mort. La population des landais est vraiment surprenante, ils ont réussi pendant des siècle à consommer des tricholomes équestres sans aucun dommage et depuis quelques années des accidents surviennent.



Les bidaous sont devenus dans mon esprit en l’espace d’un week end, des champignons fortement toxiques à réserver pour une visite de votre belle mère, par exemple, à éliminer avec énergie du panier. Il m’est déjà arrivé de me rendre un peu malade avec des girolles dont je raffole, pour en avoir probablement trop consommé. Jamais avec les bidaous, bien sûr, mais ces tricholomes varient selon le terrain, ou alors recèlent une perversité qui surgit à l’improviste.


Tout est dans l’intuition du chasseur de champignons, je n’accorde pas souvent ma confiance aux récolteurs, je crains comme la peste les amis qui n’y connaissent rien, et qui vous disent innocemment, en vous passant le plat:

« je suis sure qu’ils sont bons, cela ressemblait à ce que ma grand-mère récoltait quand j’étais enfant »


Jamais je ne mange non plus de poêlées de champignons, mélangés, lorsque ce n’est pas moi qui les ai triés puis préparés. On ne voit pas ce qu’on avale et la difficulté est grande alors de repérer un intrus.






                                                      hummmm.........



Dans mon congélateur j’ai des cèpes de Bordeaux, que je servirai pour Noël;  je surveillerai la tablée pour voir si d’aucun se méfierait. Le cèpe est-il un tueur landais caché, qui se débusquerait brutalement  lors d’agapes familiales.







2 commentaires:

Anonyme a dit…

J AI 70 ANS J HABITE DANS LE MEDOC JE MANGE DES BIDAOU DEPUIS MON ENFANCE JE SUIS ENCORE LA POUR VOUS LE DIRE . ET J EN MANGE TOUJOURS

Ladywaterloo a dit…

Nous avons vécu à Hourtin et avons beaucoup mangé de bidaous sans problème, je crois qu'il faut les faire bien cuire et ne pas en manger à tous les repas..

Je me suis rendue malade avec des girolles, il y a quelques années.