Episode de maniaquerie trompe l'ennui.

La rentrée des classes ayant vidé la maison,  hélas le temps fort chagrin m'empêche de vaquer aux occupations de lavages séchages de tout ce que je m'étais promis de faire, jouets d'enfants, coussins et oreillers...

 J'ai tendance à tourner en rond, ne pouvant actionner le plan A automnal de remise à niveau de la maison,  mon esprit extrêmement imaginatif pour tout ce qui concerne la maison, a conçu un plan B, et ai décidé de sortir, laver et blanchir toutes mes nappes blanches en ayant besoin.

Les nappes, blanches font l'objet de collection intensive chez moi, j’adore, le damassées, les brodées les ajourées, les épaisses, le lin, la toile d'ananas, si fine, le coton simple et rassurant.   Je crois avoir environ, enfin bien plus que raisonnable, des petites nappes à thé aux immenses nappes de banquets, certes on ne prend pas tous les jours du thé sur une table joliment nappée et on organise pas  si souvent un banquet,  mais comme certaines ont des escarpins dorés au cas où, j'ai aussi des escarpins au cas où et de quoi dresser un couvert superbe si d’aventure un mariage à l'improviste s'organisait à la maison.

La raison l'emporte et je vais tenter de donner des nappes à mes filles et belles filles si elles le souhaitent, de préférence pas tâchées et bien blanches, j'ai entrepris alors une révision de mes trésors. Je capitule devant les tâches de curry mais la plus part d'entre elles reprennent une blancheur irréprochable. Ce soir je renonce à sortir les très grandes et les immenses, les déplier seule, pour décider si elles ont besoin ou pas de ce traitement puis les replier à l'identique si elles sont impeccables parait être le travail type complètement inutile à mon mari, je me résous alors de les laisser dans leurs tiroirs. J'essaierai de les sortir lors des prochaines réunions de famille.

J'en garderai aussi assez pour pouvoir en donner à mes enfants non encore mariés et j'en rachèterai car je ne saurais pas résister trop longtemps à la tentation dans des brocantes ou vide grenier.

Lors de la rentrée en maternelle d'Hubert, il y a treize ans, je me souviens d'avoir répondu très heureuse à Mireille qui était au portail de l'école des enfants si souvent qu'elle connaissait toutes les familles du quartier et qui me demandait ce que je faisais de ma liberté:

C'est génial, j'ai pu balayer et laver le garage, il est superbe, il en avait bien besoin!

Elle me répliqua

Attention, madame Waterloo, si vous lavez votre garage c'est que vous vous ennuyez.

Elle avait tort, j'adore savoir que même mon garage est rangé et propre et elle avait raison, lorsque même le garage est propre et rangé, il est temps de passer à autre chose.

 En repassant cette après midi, je me suis fait un nouvel ami, ce cerf me surveillant de la terrasse, je ne l'avais jamais aperçu ou reconnu auparavant.