jeudi 7 janvier 2010

Marcher dans la neige


Hier, dans ma  ville, les rues étaient parfaitement salées et déneigées, les trottoirs en revanche gardaient une épaisse couche de neige compactée gelée, une vraie patinoire. J’ai assisté à trois glissades, trois femmes dérapant sur la neige compacte gelée. En rentrant je me suis fait la réflexion que la parité dans ce type d’accident n’est décidemment pas respectée. Les femmes pourtant sont plus prudentes que les hommes, et marcher sur de la glace n'est  pas vraiment  une activité sportive demandant des compétences particulières.





                                    photo tirée du Figaro

J’ai cherché à en analyser  les raisons afin d’éviter de me casser une jambe… Il doit de nouveau neiger, et bêtement je n’ai pas de canne en ville. À la campagne j’ai adopté un bâton à bout ferré, laissé  dans l’entrée  par les anciens propriétaires de la maison. Je suis presque décidée à m'acheter une jolie canne, surtout si elles sont soldées, mais je ne vois pas où il y a un marchand de cannes, peut être dans les grands magasins? Ou alors chez un vendeur de bagages? Y a t-il des soldes sur les cannes?


 J’ai surveillé mon équipement tout d’abord, les mecs sont très avantagés sur nous, nos godasses ne ressemblent guère aux leurs.  Il est bêtement ridicule de  marcher en ville  en chaussures de montagne or nos bottes ont des semelles en cuir lisse et des talons, très glissantes sur de la neige tassée j’ai cherché  vainement  à acheter  l’automne dernier des bottes cavalières.  Je me suis donc équipée de chaussures à talons plat  abandonnant à grand regret mes ballerines.  Le pantalon parait une évidence, mais bien des femmes que j’ai croisées hier étaient en jupes et collants fins même pour aller au supermarché du coin….. On ne s’habille pas suivant le temps qu’il fait, mais selon son envie, le dédain le plus complet face à la météo affiché ne suffit pourtant  pas à donner une démarche assurée, et encore moins à éviter une chute.

Mais au-delà de l’équipement, le truc le plus fondamental est qu’une nana ne marche pas du tout comme un homme, en tout cas pas comme Lhom. Lhom a des godasses qu’il nomme des « écrases-merdes » pas très élégant comme formule, mais effectivement, il ne détourne pas son chemin pour une bouse de vache, lui. Moi, avec mes ballerines...  Lhom  marche d’un grand pas ferme et décidé,  je marche à petits pas,  moins appuyés, surement moins stables.   Sur la neige j’ai testé  hier ma démarche « spéciale » randonnée, des pas plus long, plus lourds aussi, mes semelles s’agrippant davantage. Je ne suis ni tombée, ni même ai dérapé…  Une grande victoire sur ma trouille horrible.

C’est dans ces détails insidieux que l’on apprécie la grande différence qu’il y a, aujourd’hui encore, à être une femme ou bien un homme. J’ai bavé devant les grosses chaussures à cuir huilé que sortent les hommes pour ces occasions, mais je ne peux sans être parfaitement ridicule m’équiper ainsi pour faire du shopping, en revanche  pour chiner, faire les puces... Ce serait  impeccable… Presque pro. Ma liste de soldes à faire s'allonge.

 Les hommes, sortis de leurs costumes-cravates,  uniforme parfois obligatoire pour bosser, s’habillent d’une manière infiniment plus pratique  que nous.  Uniforme qui leur est obligatoire aussi pour les mariages, en été, bonne revanche, ils crèvent de chaud à l’église, n’osent enlever leurs vestes et leur supplice dure jusqu’au diner, bonne âme, en général j’invite la gente masculine, qui a l'immense privilège d'être à ma table,  de laisser tomber veste, voire, soyons fous, cravate...  Nous ? Les nanas,   enlevons alors nos souliers, les abandonnant  discrètement  sous la table. Souliers qui me font mourir avec le sourire,  parfois ennuyée de devoir avouer à Lhom, que oui, il avait raison, ces godasses font un mal de chien, mais peut-on vraiment aller à un mariage en claquettes et se balader en ville en moon-boots ?

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