jeudi 21 janvier 2010

Super Nanny à la maison.

Super Nanny est morte hier, des suites d’un cancer des poumons, elle avait 48 ans et elle m’a rendu bien service il y a quelques années. A l’époque l’émission passait le dimanche en fin d’après-midi. J’étais très souvent seule avec les petits gars, et je n'avais  pas toujours l’énergie nécessaire pour plier le dimanche soir.

Nous regardions ensemble l’émission, Hubert et Valentin compatissaient avec les enfants que Super Nanny remettait au pas, tout en trouvant que les gosses mal élevés sont spécialement odieux, que les chambres mal rangées débordent de tristesse et que dans le fond Super Nanny avait bien raison d’intervenir.

Aussitôt l’émission terminée j’arrêtais la télé et hop, révision des leçons, rangement des cartables, des chambres, bains et diner tout s’enchainait miraculeusement sans que j’aie trop à insister. Le dimanche soir rêvé, il suffisait que je fasse remarquer aux enfants que vraiment on n’a pas envie d’une chambre comme celle du petit Dorian pour qu’aussitôt ils se remettent à ranger. Les enfants étaient encore si petits, naïfs, me diraient- ils qu’ils poussaient même le zèle à  débarrasser la table du dîner et passer une éponge sur la table. Je les arrêtais lorsqu'ils se saisissaient du balai.

Intérieurement à ce moment-là, je ressentais une douce et étrange honte, mes enfants ainsi, pas très normal quand même, et s’ils restaient bloqués sur la touche « enfants parfaits » ? Légèrement tentant mais pas trop quand même. Au fil des semaines, cette année-là, ma hantise des dimanches soir disparut ; mais  très vite je fus rassurée, tous les lundi matin les gars  rattrapaient leur normalité. La case « enfant parfait « doit être un gène récessif dans la famille.



 Je ne sais combien de mères s’appuyèrent sur l’énergie de Cathy Sarraï pour en puiser un peu afin de trouver le courage d’exercer l’autorité nécessaire à une mère. Je trouvais sa rudesse avec les tout petits abrupte parfois, mais je pensais qu’elle devait donner un électro choc à ces familles débordées, et qu’il n’était pas nécessaire que je sois si sévère…



Nous avons néanmoins plus ou moins les mêmes principes éducatifs. Je ne demande jamais rien si je ne suis pas certaine de me faire obéir de gré ou de force, si besoin est. Il y a quelques principes généraux qui ne souffrent d’aucune exception, un cadre fixe, peu de règles mais observées. Puis une grande liberté entre ces règles, et si un jour je suis trop flemme  pour me faire obéir, je me tiens à ces quelques principes, et laisse aller le reste.





                                      sévérité? (photo télé première)



Pour avoir entendu Valentin et Hubert rigoler en évoquant ce souvenir d’enfance, je sais qu’ils n’ont pas oublié Super Nanny. Je pensais leur taire cette nouvelle. Valentin, l'a appris, hier soir, à 20h.


Il m' a dit: "Oh dommage, elle me faisait bien rigoler" 
Je lui ai répondu "Tu sais, elle aimait beaucoup les enfants."
Valentin a conclu: " Bien sûr, puisqu'elle les éduquait!" 

 

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