mardi 21 décembre 2010

Les traditions familiales de Noël (2)

Lhom vient d'un horizon très différent du mien, issu d'une famille bourgeoise du Val de Loire, ils ont le sentiment diffus  d'être les véritables gardiens de la France: langue, gastronomie, usages..   Hier j'ai dû procéder à un véritable interrogatoire serré de Lhom afin d'essayer de "tout" savoir sur ses Noël d'enfance.

Tout commençait chez lui aussi par la crèche, installée dès le début de l'Avent, elle reposait lorsque je suis entrée chez les Waterloo sur le même papier immonde, papier rocher,que chez les Berezina, mais était composée de santons très anciens ou  moins, héritage de famille, les santons cassés par les petits sont simplement remplacé par des santons grosso modo de la même facture. La crèche était composée des seuls personnages essentiels: la sainte famille (Jésus, Marie, Joseph) l'âne et le boeuf, les trois rois mages, deux anges, un berger ou deux et leurs moutons complétaient l'ensemble.  Les petits enfants ont toujours étés chargés de disposer les santons à leur gré.  Le sapin de Noël ne faisait pas partie du décor au moins  jusqu'en 1965, puis il rentra dans son salon, modestement  décoré, ma belle mère n'aimant pas le clinquant, aucune guirlande électrique ne le défigurera.



                                                                   crèche du Monde de Stephaline


Les enfants à cette époque là ne sont en vacances que deux jours avant Noël, chez mon mari, ils sont réquisitionnés pour préparer les traditionnelles douceurs: fruits déguisés et truffes au chocolat.

Le 24 au soir, après avoir déposé leurs souliers au pied de la cheminée, ils partent à la longue messe de minuit, en rentrant  dès qu'ils ont l'âge de savoir que ce n'est pas le petit Jésus qui apporte les cadeaux (vers trois ans) Ils ouvrent leurs présents. Point de débauche, jugée même encore maintenant, comme indécente, mais un seul beau cadeau par enfant complété de deux ou trois bricoles.  Jusqu'à l'arrivée du sapin qui modernisera ces soirées traditionnelle, un brunch composé de  chocolat chaud et  de brioche est servi dans la salle à manger en même temps. A cette époque nul ne dinait avant la messe, il fallait respecter un jeûne de trois  heures avant la communion (jeûne réduit à une heure, ce qui fait qu'aujourd'hui,  il suffit globalement de rien manger pendant la messe! )


Par la suite, un diner fin mais simple remplacera ce brunch: plat d'huitres ou foie gras, fromages et dessert complèteront ce repas. Il n'y a jamais de débauche de nourriture non plus chez les Waterloo, le fait-maison est toujours largement privilégié. La table était dressée d'une manière classique et soignée sans aucun décor particulier, pas même une bougie.

Les Waterloo partait souvent passer la journée du 25 dans de la famille, les déjeuners étaient partout identiques: foie gras, dinde farcie et bûche pâtissière. Ici ou là  les enfants recevaient de menus présents, sauf chez leur grand mère qui se faisait une joie de leur offrir le beau cadeau dont ils rêvaient, petit vélo à l'époque où seuls quelques privilégiés en avaient.

Chez mes beaux parents,le menu de Noël traditionnel ne figura jamais à leur table, le foie gras  certes gardait sa place, mais mon beau père chasseur réservait une pièce de gibier qui était  servie à cette occasion, la table est affaire sérieuse, partout mais vue de façon différente selon l'héritage culturel de la famille.


J'ai ainsi appris à confectionner gâteaux au chocolat, mousse et marquise  ainsi que les truffes si faciles à faire dans ma belle famille, le chocolat n'était pas dans le patrimoine culinaire des Berezina. Si aujourd'hui j'ai le temps et l'occasion j'essaierai de savoir si les petits Waterloo avaient des petits moutons baromètres de leur sagesse...

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