jeudi 30 décembre 2010

Vouvoyer ou non ses grands parents?

 Mes enfants me tutoient, mes beaux parents avaient lutter de toutes leurs forces afin qu'ils nous vouvoient, Lhom et moi. Lhom s'en fichait, il vouvoyait ses parents, moi, pas, je tutoyais les miens. Je gagnais de toute façon étant donné que j'étais la principale éducatrice de mes petits et que nul ne pouvait m'empêcher de me faire ce que bon me semblait.

Aujourd'hui encore je ne regrette pas ce choix, je souhaite toujours élever mes enfants dans le monde actuel, et le vouvoiement des parents dans notre société actuelle est un signe d'une éducation "tratra", réfugiée dans le passé, en général, vérifiez le vouvoiement des parents va de pair avec l'absence de télé à la maison, les robes à smocks et l'apprentissage de la broderie pour les petites filles et du tennis chez les petits gars. Caricature rapide, mais c'est juste pour vous donner la couleur du thé.

En revanche, ils vouvoyèrent leurs grands' et je trouvais cela naturel. ma grand mère se faisait tutoyer, jamais je n'arrivais à employer un tutoiement naturel avec elle, je la vouvoyais, elle m'en voulait un peu croyant y reconnaitre une marque de froideur. Mon sens inné des convenances me soufflait que la différence d'âge impliquait le respect, et le respect selon moi, passe aussi par le vouvoiement.

J'essaie avec plus ou moins de succès de me faire vouvoyer par mes gendres et belles filles, l'ainé d'entre eux, Greg me considère toujours plus ou moins comme la grande soeur de son meilleur pote. Il fut ébahi d'hériter d'une belle mère si jeune, et trouve que cela a certes des avantages, on est plus moderne et adaptable, la wi fi sévit partout, et suis plus cool pour certains trucs, en revanche pour d'autres, je sers à table de la pizza surgelée  et refuse de me laisser enfermer dans un rôle de mémé qui  est si-heureuse-de-voir-ses petits-enfants-qui-font-la -joie-de-sa-vie.  Donc Greg m'appelle Penelope, tout juste s'il m'interpelle pas "Eh, Pene!" .. le pli est légèrement manqué pour tous ceux qui viennent à sa suite.

Pourtant j'ai bien expliqué toute la problématique, je ne suis pas la copine de mes gendres et brus et en cas de problèmes,  un conflit ou  si un jour, un de ces jeune ménage  divorce, une relative distance sera appréciable.


Mon premier petit fils est né alors qu'Hubert avait  cinq ans.  J'ai donc renoncé à me faire appeler grand mère, et n'avais de toute façon aucune vocation à être "mamie" ni encore moins "mémé", ce fut donc mamina pour moi et pacha pour Lhom. En revanche et contrairement à tous les autres grands parents, je demande que mes petits enfants me vouvoient, je ne suis pas dans la première intimité de leur cercle familial, je suis leur aïeule. J'aurais de fortes complicités avec certains d'entre eux, et moins avec d'autres, mais peu importe, je suis d'abord et avant tout celle qui a élevé leur père ou leur mère.

Mais le vouvoiement va de pair avec le respect, et ce respect n'est pas inné, les jeunes enfants aujourd'hui ne sont nullement enclins à respecter les adultes, ils traitent avec tout le monde sur pied d'égalité. Ce qui est fatigant et déprimant. Lorsque j'étais enfant les petits enfants ne parlaient à table que si leurs parents leur posaient une question, ils devaient y répondre d'une manière brève et calme, tant que nous n'étions pas capable d'avoir une telle tenue nous prenions nos repas exclusivement à la cuisine. Nous ne discutions jamais un ordre ou une consigne et devions en aucun cas répondre avec impertinence. Bonne époque, actuellement les enfants ne savent pas ce qu'est le respect quand à l'impertinence ils n'ont strictement aucune idée de quoi il peut s'agir.

Alors moi, grand mère indigne, apprend à mes petits enfants que mamina mord si on l'emmerde et ne se laisse jamais marcher sur les pieds.  Autrement dit, j'essaie de dresser mes descendants à dire: "S'il vous plait" "Merci" et surtout à garder un ton plaisant quand on me parle. J'ai l'intime conviction que cela leur sera utile plus tard en tout cas, moi, cela me plait. Et en cela je suis toujours indigne; Péné en mémé fait ce qui lui plait.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

je lis vos lignes et j'en sourie ; pour ce qui est du vouvoiement, je connais l'ayant pratiqué avec mes parents. Par contre les clichés ont la vie dure, car télé, nous avions, robes à smocks, n'avions pas, broderies pour filles ou tennis pour garçons, inconnus au bataillon !! N'ayant voulu reproduire ce vouvoiement que je jugeais complètement suranné et ridicule, mes fils nous ont tutoyé moi et mon mari, mais dans une époque où comme vous dites, le respect semble de plus en plus déficient,j'en viens à me demander si j'ai bien fait. Car s'entendre dire "t'es conne" ou "vous êtes conne", il me semble entendre dans la 2e formule, comme un espèce d'éloignement, une non proximité, enfin une distance ... qui rend la l'insulte moins agressive, voire presque "polie". Mais quand il s'agit d'élan du coeur, n'est-il pas plus beau d'entendre "je t'aime maman, au lieu de "je vous aime maman". Alors ne faudrait-il pas instituer une sorte de mixité, le Vous catégorique pour les mauvaises pensées, et le tu impératif pour les élans du coeur !! A voir ...

Ladywaterloo a dit…

Très bonne suggestion! Le "vous" de la distance des mauvaises pensées.

mes enfants disent que je les vouvoie parfois quand je les engueule...

mais gare à eux s'ils me traitent de conne! je ne suis pas leur copine et je sais encore mordre! :)