jeudi 5 mai 2011

Printemps trop beau.



Depuis si longtemps, il ne pleut pas, chez nous, la météo  prévoit depuis plus d'un mois orages sur orages et nous voyons au mieux quelques nuages. A chaque période de sécheresse me revient en mémoire, "L'eau des collines", Jean de Florette d'abord, lorsque le drame de la famille se noue, vraiment,  bien avant que le film ne remit au gout du jour par la grâce de quelque minois aguicheur "Manon des sources" deuxième tome de  l'oeuvre de Pagnol. La recherche de l'eau m'a marqué d'autant plus que je passais mes vacances dans un vieux mas où les cigales crissaient la végétation parcheminée. Je me fis une promesse alors, habiter une région humide, mon critère fut simple, de l'herbe verte, même en été.

Nous habitons à présent "sur" le réservoir de la France en Auvergne. Réservoir, pas toujours à la hauteur de mes espérances.

Depuis quelques semaines, nous sentons que le printemps est trop sec, après un hiver guère neigeux, la fontaine débite peu, et ma vieille voisine s'en inquiète, nous possédons les deux seules  fontaines du hameau et la sienne ne donne guère non plus. Il fut un temps où l'eau devait manquer certaines années,  plusieurs réserves d'eau nous paraissent ordinairement superflues, mais pas aujourd'hui: Les puits dans les étables, le vieux bassin et le puits du fond du jardin ainsi que celui  condamné dans la cour, que nous ne connaissons qu'à travers le témoignages des anciens et repérons grâce au cercle dessiné par la neige fondue l'hiver, marquant son emplacement. L'eau a déjà manqué dans cette contrée.

Le printemps est arrivé tôt, les moustiques aussi, les crapauds sonneurs agrémentent les soirées et ce matin j'ai entendu un coucou chanter. Les grillons s'illusionnent la Provence et imitent à la perfection leurs consoeurs  les cigales, tout ça, si vite, à peine début mai?

L'herbe est si chiche que nos voisins sont à l’affût du moindre pâturage pour leur troupeau de moutons. Ce matin je suis allée voir brebis et agneaux, ils pâturent dans une friche allant avec notre maison, probablement l'ancien potager. Les vaches dans nos prés ne semblent ne pas souffrir, ni même l'énorme troupeau de charolais, dans le grand pré voisin. Je le surveillerai car quelques vaches moururent en 2003 de faim et de soif, à l'époque je venais d'arriver et n'ai pas réagi à ces meuglements incessants, cette année j’appellerai la DASS ou la SPA si leur propriétaire les laisse de nouveau périr.

Bien que nous profitons tous de ces instants de chaleur douce, nous savons qu'ils ne doivent durer. Lhom commence à arroser chaque matin tantôt les fruitiers plantés l'an dernier, ou les rhododendrons qui vont bientôt fleurir, les arrosoirs à la fontaine se remplissent encore assez vite pour se passer de l'eau de la ville.

Peut être que dans quinze jours, je sourirai de cette crainte de manquer,  normalement un déluge devrait bientôt arriver.



1 commentaire:

Anne** a dit…

Nous habitons un autre "pot de chambre" de la France, et la situation ici est identique à la vôtre. Je m'étais juré de ne plus rien arroser, jamais. Mais, ce qui a été planté dans l'année demande quelques attentions. Et puis, j'ai semé de la roquette ....
Je sais que parfois, au mois de Mai il faut rallumer le chauffage. Mais cette année, on n'y croit pas : il fait définitivement beau.
Puis-je avouer quelque chose ? Evidemment, j'aime sentir la chaleur du soleil, et la vie qui va avec. Pourtant, lorsque cela dure un peu longtemps, je sens comme une tyrannie du beau temps. Une obligation à être dehors, "à profiter", je déteste cette expression. Il me semble que je ne fais plus rien d'intelligent, je trouve les gens très énervés, bruyants. Ai-je encore le droit de me coucher tôt alors que je tombe de sommeil, mais que tout le monde est dehors ...
Les prairies toujours vertes sont un spectacle très apaisant. La fraîcheur du soir donne des forces pour le lendemain. C'est un point de vue, je sais un peu particulier, que je partage avec bien peu de monde !