mardi 30 juillet 2013

Le poids des mots.

Parfois je raconte sans arrières pensées, mais vivement, des choses qui me paraissent anodines et cela fait mouche et touche voire blesse ceux qui lisent ces mots, lorsque je m'en rends compte j'en suis sincèrement désolée, je ne cherche vraiment pas à blesser quiconque en tenant ce blog, j'écris comme je parle, vite et parfois sans trop réfléchir.

Dans la vie de tous les jours, je suis guidée par l'expression du visage ou la tonalité de la voix de mes interlocuteurs, en écrivant je me trouve comme un funambule les yeux bandés marchant au dessus du vide ou pas, mieux comme un lanceur de couteau dont la non-cible est cachée par un rideau et je ne sais pas qui est la non-cible que je n'aimerais surtout pas transformer en cible.

Je me dis aussi qu'ainsi va la vie, si je touche quelqu'un en le faisant réfléchir, c'est bien, mais si je fais mal à quelqu'un de blessé c'est mal, la responsabilité de l'écrit. Je comprends les bloggueurs n'écrivant que peu et surtout sans prise de position enflammée comme je le fais trop souvent ce sont des gens prudents et raisonnables, je ne suis pas assez prudente, j'ai du mal à brider les mots, ma nature profonde est violente je tente de la tempérer mais tempérer un volcan interne reste difficile, car lorsque j'estime mes braises douces elles brûlent encore bien trop de monde.

Lorsque j'ai ouvert ce blog, je cherchais clairement à m'exprimer, à tenir un blog de femme atypique, je ne suis ni modeuse, ni déco, ni cuisine, ni même politique, je me définissais plus en "ni" qu'en tout autre chose, j'avais, vainement cherché des blogs de femmes de mon âge peu ou prou, qui tenaient des blogs "à tout venant". je n'en avais pas trouvé, pas de blogs de jeunes grands mères, généraliste, enfin si on doit définir ce blog peut être ce seraient les mots qu'il faut.

Depuis, j'ai pris l'habitude d'écrire presque tous les jours attention il y aura une interruption, à cause de  (^^^) SFR, je ne sais si ce sera trois jours ou trois semaines, d'expérience extrême, et le blog a changé, il change au gré de mes envies, de mes priorités et aussi, peut être, sûrement,  de ce que vous me dites.

Je sais cependant que lorsque Guillaume sera (enfin) parti aux Indes, le temps que l'ambassade retrouve son dossier et y appose un tampon, je me sentirai plus responsable de lui raconter notre vie, certes Charlotte est loin mais elle a son mari et ses enfants, et surtout moins loin, en Europe, encore que je lui ai fait "un flan" lorsqu'elle est partie en République Tchèque, l'Europe de l'Est me paraissait déjà plus compliquée.


Les sujets que j'aborde peuvent être graves, j'évite de parler trop de ce qui est vraiment pour moi, trop lourd, mais un mot peut faire tilt alors que pour moi, cela sera sans importance, je ne peux savoir quel poids pèsera plus lourd sur les épaules ainsi pour que vous compreniez ma brutalité je vous parlerez du "défunt" lapin de ma belle fille adorée Amélie.

Il y a environ dix ans, un peu plus même, en Juillet nous avions la garde forcée d'un lapin, lapin de la petite amie,  future femme,  de Camille. Prévenue je m'attendais à un lapin nain, ou tout le moins un joli lapin, que nenni ce fut un lapin style garenne, que cela soit clair entre nous je ne mange pas de lapin, sauf lorsqu'on m'en sert, mais je déteste cette idée. La grosse cage du lapin d'Amélie fut rangée dans le garage, nous avions déjà Ocelot, notre épagneul et préférions éviter une confrontation frontale. Un cochon d'Inde fut rapidement donné à des amis peu après l'arrivée de mon chien, le coup des cages à terre, ouvertes et retournées je n'aime pas trop.

Ce lapin était vieux, huit ans, je crois, et passa l’été sans encombre, il ne faisait pas de bruit, et nous ne l’embêtions pas. Quelques semaines plus tard, je le rendis, soulagée, en pleine forme vu son âge respectable,  à Amélie mais peu après en demandant de ses nouvelles à Amélie, elle éclata en sanglots et parla de son lapin "décédé. Je ne sais pas si j'ai pu cacher ma surprise, non de voir cette jeune fille pleurer son lapin, j'ai assez pleuré même la mort de mes canaris pour comprendre. Mais je fus stupéfaite des termes employés par Amélie, ces mot si pudiques pour tenter de cacher une douleur, cette pudeur je ne l'avais pas, enfin pas pour cela.

Les mots n'ont pas le même poids voire pas  la même signification pour tous, si vous me parlez d'une chose qui peut vous paraître anodine, mon imaginaire peut avoir un référentiel bien plus sensible voire douloureux,  l'inverse est vrai, aussi, j'en suis consciente....  On peut sortir d'une salle de cinéma, arrêter un livre, parfois, mais pas toujours à temps pour nous éviter de souffrir.








5 commentaires:

francoise a dit…

bravo Lady ! je sais par intuition pour t'avoir rencontrée que tu es vive,
et voilà, les mots écrits vivent leur vie et parfois font mal
dis donc et mon blog, c'est pas celui d'une femme atypique ??????
Mais je ne dis que rarement mes idées, je me protège toi tu es plus franche, et reste comme tu es...
bien sûr on peut faire mal sans le savoir, sans le vouloir
l'histoire du lapin est bien... quand on aime un animal il meurt...
au fait, j'aime bien le pâté de lapin...
shame on me ?????

Martine a dit…

J'ai aussi pleuré des perruches, j'avais 14 ans et j'ai pleuré au lycée pendant une heure en cours de maths!
J'ai eu aussi une lapine qui a fini par se faire manger par une belette! Sans compter mes chiens, chats, souris et poisson rouge. je sais que je pleurerai mes chevaux, ma chienne et peut-être un peu mon chat.
Sur mon blog, j'évite aussi les sujets trop personnels, ça me fait peur!

Sylvie L a dit…

Tu n'as pas à te justifier Lady, ton blog est à toi et il est le reflet de ton ressenti et de tes opinions, on est d'accord ou pas, on apprécie ou pas, personnellement ce qui fait que j'ai "accroché" à ton blog c'est justement le fait que tu sois nature et sincère, et que chacun(e) puisse donner son opinion et son avis sur des sujets variés, même si on est d'un avis complètement opposé, le tout bien entendu dans le respect de l'opinion de l'autre et en restant poli(e) ...
PS : l'histoire du lapin d'Amélie m'a touchée, j'ai perdu le mien il y a 2 ans et j'en ai été malade au sens propre du terme !
PS2 : je m'étends rarement .... ce com sera l'exception qui confirme la règle ;)

francoise a dit…

bref, on aime ton blog, parce que tu es vraie, et pas parfaite,
les parfaits ne m'intéressent pas trop...

Anne** a dit…

Quand on parle en vérité, on prend toujours un risque ! Je crois que tu as toujours été très attentive à ne jamais blesser. Cela peut se produire, malgré toi. Tu as plusieurs fois été désolée d'avoir peiné involontairement et t'en es toujours excusée. Personnellement, je n'ai jamais tenu grief à des personnes qui avaient touché un point douloureux de mon histoire : comment l'auraient-elles su ? Par contre, des gens qui me connaissent bien, et sont blessants, je les fuis, ou les plains ! d'avoir si peu de sensibilité ... Ce n'est pas ton cas, tu l'as bien souvent prouvé.