mardi 20 janvier 2015

Le temps des bidasses...


Depuis quelques jours les français sont devenus militairo-philes, ils accordent maintes vertus aux militaires, devenus des héros sans défaut, capables de miracles. Depuis quelques jours la classe politique flagornant  les français réclame haut et fort le retour du service militaire.





79.2OUI 20.8NON

Le Point

Les sondages se suivent et se ressemblent, les français veulent le retour du service civique, obligatoire afin de mouler la jeunesse, de gré ou de force, dans le creuset du patriotisme français.

J'ai l'impression d'être, une fois de plus, bien seule sur ma planète, je suis contre le service militaire ou civique pour bien des raisons, économiques et  humaines mais surtout car cela ne servirait à rien.

 L'allégorie la plus horrifiante que j'ai entendu à ce propos fut celle de Bruno Le Maire, lorsqu'il imaginait des jeunes issus de classes plus favorisées apprendre à lire et écrire aux jeunes issus des quartiers, leur montrant l'exemple en toutes choses.  Mon esprit s'est mis à hurler, nos jeunes de 20 ans n'ont pas vocation à pallier aux insuffisance de l'EN, ni à celles des parents. J'ai imaginé mes fils au milieu de la racaille, punis car trop bien élevés, trop gentils, ces jeunes n'ont rien fait de mal pour être plongés dans ce qui serait pour eux un enfer.

Le service civique  pourrait prendre plusieurs formes selon les politiques, service avec ou pas encasernement, service militaire ou civique, service de trois, six ou douze mois.

Quelle que soit la forme envisagée,  il faudrait passer d'une seule  journée défense citoyenneté obligatoire pour tous les jeunes à une vraie période d'incorporation, afin de déterminer les réelles aptitudes de chacun.  On ne peut pas confier des missions fussent elles civiques à des gens qui sont incompétents, le fonctionnement des intermittents de l'éducation ne peut se transposer à grande échelle. Imaginez des voyous allant voir les petits vieux et les dépouillant?

La  période d'incorporation durait 3 semaines, elle nécessiterait une caserne aux normes d'aujourd'hui,  du personnel militaire et civil, une dotation pour habiller, nourrir, transporter ces jeunes.. Tout un budget énorme au bout duquel beaucoup de jeunes étaient exemptés de service.

 Aucun pychiatre ne prenait le risque d'incorporer des jeunes menaçant de se suicider, il y avait quelques rares suicides, toujours des drames aboutissant souvent  à des procès mettant en cause militaires et médecins.  Les jeunes susceptibles de se rebeller, fuguer ou agresser, étaient tous classés P4 et renvoyés au plus vite dans leurs pénates. Les jeunes caïds des quartiers difficiles ne faisaient jamais leur service militaire.

Un service militaire ou civique aujourd'hui est dans les faits inenvisageable, l'armée comme la société civile n'a plus besoin de bras.

Qui peut penser qu'aujourd'hui on enverrait des gendarmes chercher les déserteurs? Que ferait on de ces déserteurs?

Le temps des bidasses est révolu, l'image d'Epinal de l'armée redressant les jeunes voyous est cassée, le service militaire pouvait faire rentrer dans l'âge adulte des jeunes en crise d'adolescence, apprendre à lire à des analphabètes de bonne volonté,  il ne récupérait pas 20 ans de non-éducation.

6 commentaires:

margo a dit…

J'avoue avoir grincé des dents sur le passage où vous dites que les jeunes favorisés auraient forcément des choses à apprendre aux jeunes des quartiers.
L'inverse serait aussi vrai. Et les stéréotypes sont quand même un peu gros.
Mes enfants, noirs, ont la majeur partie de leurs copains issus de l'immigration et vivant dans des cités ou tout au moins des résidences récentes. Ils sont bien élevés, sympas, débrouillards, pour la plupart sportifs et heureux de vivre.
Leurs anciens copains de primaire, blancs à 100%, sont pour la plupart des filles et fils à papa, qui arrivés à la majorité ne savent pas passer une soirée sans alcool (bourrés en 30 mn) ni défonce. Un jour où je posais la question à ma dernière fille : pourquoi tu ne sors pas avec Amélie et Léa qui vivent (comme nous) dans le coin huppé de la ville elle m'a raconté tout ça. Alors que ça n'arrive jamais avec Fatoumata et Gloria, petites guinéennes où l'idée même de boire de l'alcool ne leur traverse pas l'esprit - eu égard à la réaction des parents si cela se produisait sans doute.
Moi je suis blanche, je ne fais pas d'angélisme, il y a des coins pourris où les "jeunes" sont vraiment des voyous mais la soi-disant bonne éducation donnée par les parents et ensuite les écoles privées n'est pas garante de quoi que ce soit.
Faites un test : passez devant un lycée de banlieue bien bigarré à l'heure de l'intercours et regardez qui fume. m

Ladywaterloo a dit…

Je comprends Margo, j'ai relayé ce que disait Bruno Le Maire.

Honnêtement il ne pensait pas aux jeunes bien élevés dans les quartiers populaires, qu'ils soient blancs ou noirs ne change rien, on est, je l'espère, tous d'accord, d'ailleurs je ne parle pas de couleur de peau, je trouve cela débile.

Il pensait mettre des gamins en déshérance, sociale, économique et scolaire, des voyous avec des gamins bien élevés, j'aimerais retrouver cette interview, afin que les derniers élèvent les premiers.

Je vais relire mon message afin de voir si quoi que ce soit puisse être interpété autrement, sauf "gosses de quartier" mais c'est du pré-acquis, débile peut être mais réel, facilitant la coprréhension en peu de mots, que suggères tu comme locution équivalente sans être stigmatisante?

Ladywaterloo a dit…

Je me cite
" L'allégorie la plus horrifiante que j'ai entendu à ce propos fut celle de Bruno Le Maire, lorsqu'il imaginait des jeunes issus de classes plus favorisées apprendre à lire et écrire aux jeunes issus des quartiers, leur montrant l'exemple en toutes choses. "
Ouaip, je devrais utiliser une autre locution que celle de jeunes issus des quartiers, mais quoi?

zelindor a dit…

Contre le service militaire, civique,
Si bien que mon fils aîné Olivier a été objecteur de conscience
20 mois dans une mairie au lieu de 10 mois, à l'armée,
en plein milieu de le Maîtrise, à 22 ans, il n'a jamais repris après
que ceux qui veulent faire l'armée, la fasse, mais pas d'obligation
Fille ou Garçon
bonjour Lady, j'avais manqué de temps mais JC te lit presque à apprendre par coeur tes articles
bonne journée

Anonyme a dit…

margo vous semblez ne pas vouloir regarder en face la réalité de la délinquance en France, c'est mon avis à vous lire en tout cas.

Si une majorité de Français s'exprime en faveur du rétablissement du service militaire je ne crois pas que ce soit dans le but de s'attaquer au problème du binge drinking ou de réduire le nombre de fumeurs chez les jeunes...

J'étais plutôt pour le rétablissement du service militaire et puis Lady, en vous lisant, je me range à votre avis. Cela ne résoudra en rien l'absence de repères qui commence très tôt, dans les familles, à l'école. Le service militaire arrivera bien trop tard pour rétablir le respect des institutions et de l'autorité, créer un sentiment d'appartenance à une nation. Les médias et les politiques ont aussi leur part de responsabilité, quand ils crachent sur la France à longueur de temps en culpabilisant toujours les mêmes, Valls vient de lâcher le mot "apartheid", rien que ça.

Tout de même, je m'inquiète, dans l'éventualité d'une guerre -ce qui me semblait peu probable il y a quelques années- que nos garçons ne soient pas du tout formés au maniement des armes et tout ce qui s'en suit. Et notre armée est dans un sale état, faute de moyens.

Cela restera un vœu pieux. Quant au service civile cher à M. Hollande, c'est du flan.

Magali

Ladywaterloo a dit…

En fait j'ai un horrible doute, je crois que les paroles attribuées à B Le Maire ont été prononcées par Xavier bertrand, n'ai pas réussi à retrouver la vidéo.