Tourner la page.

J'aimerais tourner la page de ces derniers jours, enfin la page des évènements tragiques qu'a vécu mon pays, j'aimerais renouer les fils avec avant. Ma vie personnelle n'a changé en rien, je ne suis affectée en rien, j'ai même passé une semaine plutôt super, avec de menus plaisirs. Jeudi soir nous sommes allés voir la séance de  rattrapage des Vieilles Canailles, trois vieux copains, neuf grammes, Jacques, Johnny et Eddy, nous étions presque parmi les jeunes dans la salle de cinéma comble.

J'ai joué au jeu des trois différences avec la photo d'un de mes fils ci-dessous, trouverez vous  les seules trois différences entre la photo originale et celle-ci, modifiée par mon américain de neveu aîné?

Depuis quelques mois je ne sais pas si vous avez remarqué, les jeunes ne portent plus systématiquement des jeans, ils portent des pantalons de drôles de couleurs, moutarde ou brique, une vraie révolution est en marche, nos enfants délaissent les jeans de leurs aînés, la France ne sera bientôt plus ce qu'elle était.

Cette semaine j'ai relu Persepolis, BD en noir et blanc de Marjane Satrapi, racontant son enfance et son adolescence à Teheran pendant la révolution islamique. Marjane Satrapi est l'arrière petite fille du dernier Shah de la dynastie Kadjar à laquelle a succedé la dynastie des Pahlavi. Mon esprit faisait naturellement des allers-retours entre leur histoire et ce qui pourrait nous arriver.

                                              Persepolis


 Les bonnes histoires sont souvent ainsi  tissant des liens entre l'histoire de toutes nos sociétés. Longtemps mon livre préféré fut Célubée d'Isabelle Hausser, je trouvais dans ce livre l'histoire de toutes nos sociétés, cela fait quelques années que je ne l'ai pas relu,  je crois que je suis prête  pour replonger une cinquième ou sixième fois.

Hier soir quelqu'un parlant de notre sous préfecture  me disait

"Nous sommes vraiment au bout du bout du monde, on ne passe jamais ici par hasard, la ville n'est sur le trajet de nul part, je n'ai jamais vu cela nul part ailleurs"

Etre sur le trajet de nul part, être au bout du monde n'avait pratiquement que des inconvénients autrefois, vallées un peu abandonnées à elles mêmes, en 20 ans les choses ont évolué, mais pas assez pour ne pas être certain au fond de soi que le temps ne changera pas grand-chose à notre environnement et ce, quoi qu'il arrive.