Depuis quelques jours je réfléchis aux rôles des grands mères (et grands pères, merci Mariannette) et me suis posée naturellement les bases: quelles furent mes relations avec mes grands parents. La réponse est lapidaire: Inexistantes ou presque.
Mon père perdit sa mère à la fin de son adolescence, fils unique il s'est fâché avec son père. Je ne vis mon grand père paternel une seule fois dont je me souvienne, deux ou trois fois selon maman, protestant très fort quand je lui fis remarquer que les liens familiaux n'étaient peut être pas le point le plus marquant de notre famille... Mon grand père est mort lorsque j'avais dix sept ans. Il ne vivait pas près de chez nous.
Ma mère perdit son père à treize ans, je n'ai donc pas eu de grand père, je me souviens vaguement de vacances chez ma grand mère toute petite, entre deux séjours à l'étranger, ma grand mère s'est remariée lorsque j'avais six ou sept ans, maman était furieuse. Les relations se sont distendues après, nous allions la voir pour une journée, jamais plus; je n'ai dormi chez elle qu'une seule fois depuis. Je dirais que je la voyais environ deux jours par an.
Je voyais mes cousins germains environ une ou deux fois l'an, pas plus. Mes parents nous avaient laissé une fois quatre jours chez ma tante et nous avions accueilli quelques jours mes cousins, une année, c'était exceptionnel je ne sais pas ce qui a motivé cela, je me souviens de cet été un peu "magique".
Nous allions en revanche chez une grand tante de maman, mariée sans enfant assez régulièrement, et voyions aussi de temps en temps une de ses cousines, mariée avec des enfants, c’étaient les seules relations familiales dont je me souviens.
Je rigole toujours lorsque je vois des films sur les familles pour moi, cela relève de la farce. Je n'ai jamais eu de famille, je n'en ai pas souffert non plus puisque j'ignorais ce que c'était, mais j'ignore vraiment ce qui relève de l'habituel ou pas dans les relations familiales.
Mes parents étaient des enfants de la guerre, je crois que cela explique en partie leurs histoires. Mon grand père paternel a fait du STO et est revenu profondément dépressif de l'Allemagne, mon père n'a pu accepter d'être entraîné dans ce fatalisme pessimiste, nihiliste.
De nos jours, on nous berce de familles avec des grands mères gâteaux et des grands pères qui vous initient au jardinage ou à la pêche, pour moi, cela relève du mythe, peut être fédérateur, de notre société. On pousse les gens à tisser des liens familiaux en affabulant sur le passé si besoin est.
Les relations familiales sont distendues, souvent depuis la première guerre mondiale, et reconstruire demande du temps. Des études sociologiques prouvent que ces liens sont ceux qui nous protègent le plus dans ces temps de crise, le tissu familial protège, les séismes de la vie sont amortis, certes, mais la famille ne s'invente pas, au mieux avec de la chance, on la construit.
Pour le pire et le meilleur, on ne choisit pas ses aïeux!
2 commentaires:
vous ne pensez pas que vous avez construit votre grande famille en reaction à la propre absence de votre famille quand vous étiez petite? ne pensez vous pas que votre histoire familiale a influé dans le choix d'avoir de nombreux enfants, à ouvrir votre maison pour que les liens intergénérationnels, entre cousins se créent?
Surement un peu le manque de grands parents et l'absence des cousins mais surtout la mort de mes deux frères...
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