vendredi 11 septembre 2009

Chasse à la mouche



Une des conséquences inattendues de l’éveil de ma conscience à l’écologie et donc de la diminution de l’utilisation des insecticides, est la réapparition de mouches bourdonnantes chez moi.

Mouches qui se posent sur les tartines de Nutella des enfants, le rebord d’une tasse de café abandonnée. Les ados aux dix repas quotidiens sont leurs meilleurs copains….

La cuisine devient un lieu de réunions fort peu sympathiques. Nous avons essayé de contrôler l’invasion avec des méthodes douces, aussi douces que peu efficaces d’ailleurs. Je refuse obstinément les rubans tue-mouches à la maison, cet étalage de cadavres me répugne, la taxidermie est un art qui me révolte. Pourtant ces rubans font partie du décor estival rural ainsi que les portes ornées d'un rideau de rubans multicolores et poisseux et l’inévitable tapette en plastique vert.

Autrefois dés que mon mari se saisissait d’un torchon pour abattre les bêtes, je hurlais, trouvant cette méthode aussi sale que sauvage, pour tout dire barbare . Je préférais les exterminations chimiques, plus discrètes, clean. Maintenant, je prends soin de laisser un chiffon à cet usage dans la cuisine.

Il est vrai que Barack Obama a porté l’art de tuer les mouches à un niveau d’élégance jamais atteint, il est du plus chic à présent de tuer d’une claque négligente chaque bestiole qui a l’outrecuidance de se poser sur votre manche, il est aussi parfaitement ridicule de la rater. Je suppose que la Maison Blanche est moins aseptisée depuis l’arrivée de Michelle Obama qui refuse l’empoisonnement de notre planète.

La "chasse à la mouche" est devenue une activité occasionnelle masculine, rangée dans la catégorie de « divers sport » dédaignée pas la gente féminine. Les hommes comparent parfois leurs scores. Mon mari arrive à tuer quatre mouches en même temps ! score difficile à battre tant par l'habileté requise que la concentration nécessaire de bestioles peu probable si vous n’avez pas la chance d’habiter à côté d’une étable.

Petite princesse n’ayant pas encore le sens des convenances a essayé un matin d’entrer dans la course. Bonheur-du-matin de quatre mois, assise sur les genoux de sa maman dans la cuisine, suivait attentivement des yeux une mouche posée sur la table, patiente, elle attendit que la proie se rapproche, puis ses deux petites mains claquèrent en même temps sur la table. Elle l’avait raté ! Elle ne renonça à la chasse ce matin là que lorsque nous avons réussi à éloigner définitivement l’importune.

Je craque.

Afin d’éviter de l’hibernation des envahisseuses dans la maison, ainsi que la multiplication des multiples petits peuples qui aimeraient partager mon toit je vais organiser un super Bhopal. Une géante fumigation. L’écologie me demande un apprentissage progressif, une accoutumance à une autre façon de vivre. Je continuerai à progresser mais j’ai besoin encore d’un peu de temps, pour apprendre.

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