jeudi 24 septembre 2009

Match en cours : Iznogoud-Néron

Il  était  une fois, un calife qui avait deux dauphins prétendant à sa succession. 
Le premier que nous nommerons Néron  était fort soucieux de son apparence, chevelure argent,  peau brulée  aux UV; ravageant d’orange sa gueule de pâtre grec. Néron  cultivait un look de superbe vieux poète, il aimait taquiner la muse et se plaisait à croire que son verbiage à son ramage égalait son plumage, ou l’inverse, je ne sais pas trop. Tel le renard, attendant que le corbeau lâche sa proie.…  Il y a quelques années la  sage épouse du vieux calife l’avait nommé Néron. Il aurait tué père et mère, disait-elle pour prendre la place de son époux.
Le second, petit agité, multipliait les pitreries, imitant on ne sait pourquoi, Louis de Funes  dans sa superbe, sautant, tressaillant. Lançant un « t’as gueule pauv’con » à celui qui l’outrageait. Iznogoud avait la préférence  de la reine mère pourtant susceptible teigneux, il pouvait changer d’avis comme une girouette, esquivant d’une pirouette les difficultés. Iznogoud  n'hésite cependant pas à en appeler à la justice républicaine, ainsi que tout un chacun. « Moi, le chef, mais moi, avoir droit comme tout le monde au droit napoléonien. » Certains le comparaient d’ailleurs à Napoléon, je ne sais ce qu’en penserait Napoléon, mais ne l’aurait il pas  traité de bouffon ?
Le vieux calife, ne disait rien, j’imagine qu’il rigolait de les voir ainsi s’entre déchirer. « Le peuple tranchera, après moi, le déluge ». Aucun de ses deux dauphins ne semblait vraiment avoir sa préférence.    
 
D’escarmouche en escarmouche, Néron crut porter l’estocade dans une histoire en eaux troubles qui par un pied de nez de la vie portait comme nom « eaux limpides ». Clear stream. Sombre histoire de fichier trafiqué. La justice avec sa célérité habituelle mit 4 ans à instruire l’affaire. Et maintenant que s’ouvre le procès appelle des témoins qui jureront tous de dire la vérité. Pauvre justice ne sait elle pas que la vérité est multiple, question de point de vue, d’angle de vision. Seront appelés à témoigner des corbeaux mentant comme des arracheurs de dents,  très probablement, et un ancien chef de la sécurité , ancien commandant de la DST dont le métier fut de tout savoir et de ne rien dire. Savait-il tout ?  Dira-t il tout ?
Le procès ne fait que commencer, mais il serait bien surprenant que la vérité éclate, et la politique n'en sortira pas  grandie. Le jugement sera un Salomon de plus,  ne fâchant aucune des deux parties. La prudence est mère de la sureté. Et les deux ont les bras longs.
A moins que, coup de théâtre,  le ciel ne se déchire d’un  coup de Trafalgar qui emportera dans la tourmente et condamnera au Shéol l’un des protagonistes.

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