Il était une fois, un calife qui avait deux dauphins
prétendant à sa succession.
Le premier que nous nommerons Néron était fort soucieux de son apparence, chevelure argent, peau brulée aux UV; ravageant d’orange sa gueule de pâtre grec.
Néron cultivait un look de superbe vieux
poète, il aimait taquiner la muse et se plaisait à croire que son verbiage à
son ramage égalait son plumage, ou l’inverse, je ne sais pas trop. Tel le renard, attendant
que le corbeau lâche sa proie.… Il y a
quelques années la sage épouse du vieux
calife l’avait nommé Néron. Il aurait tué père et mère, disait-elle pour
prendre la place de son époux.
Le second, petit agité, multipliait les pitreries, imitant
on ne sait pourquoi, Louis de Funes dans
sa superbe, sautant, tressaillant. Lançant un « t’as gueule
pauv’con » à celui qui l’outrageait. Iznogoud avait la préférence de la reine mère pourtant susceptible teigneux, il pouvait changer d’avis
comme une girouette, esquivant d’une pirouette les difficultés. Iznogoud n'hésite cependant pas à en
appeler à la justice républicaine, ainsi que tout un chacun.
« Moi, le chef, mais moi, avoir droit comme tout le monde au droit
napoléonien. » Certains le comparaient d’ailleurs à Napoléon, je ne sais
ce qu’en penserait Napoléon, mais ne l’aurait il pas traité de bouffon ?
Le vieux calife, ne disait rien, j’imagine qu’il rigolait de
les voir ainsi s’entre déchirer. « Le peuple tranchera, après moi, le
déluge ». Aucun de ses deux dauphins ne semblait vraiment avoir sa
préférence.
D’escarmouche en escarmouche, Néron crut porter l’estocade
dans une histoire en eaux troubles qui par un pied de nez de la vie portait
comme nom « eaux limpides ». Clear stream. Sombre histoire de fichier
trafiqué. La justice avec sa célérité habituelle mit 4 ans à instruire
l’affaire. Et maintenant que s’ouvre le procès appelle des témoins qui jureront
tous de dire la vérité. Pauvre justice ne sait elle pas que la vérité est multiple,
question de point de vue, d’angle de vision. Seront appelés à témoigner des
corbeaux mentant comme des arracheurs de dents, très probablement, et un ancien chef de la
sécurité , ancien commandant de la DST dont le métier fut de tout savoir et de
ne rien dire. Savait-il tout ? Dira-t
il tout ?
Le procès ne fait que commencer, mais il serait bien
surprenant que la vérité éclate, et la politique n'en sortira pas grandie. Le jugement sera un
Salomon de plus, ne fâchant aucune des
deux parties. La prudence est mère de la sureté. Et les deux ont les bras
longs.
A moins que, coup de théâtre, le ciel ne se déchire d’un coup de Trafalgar qui emportera dans la
tourmente et condamnera au Shéol l’un des protagonistes.
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