Article de petite chérie, Alice, en fait....
Je sais, j’avais promis un article sur nos jeux playmobils. Mais devant ma passoire de framboises j’ai eu une révélation : c’est dur d’être écolo en ville. Il faut que je vous raconte, la vérité attendra.
Sachez tout d’abord que je me suis convertie à l’écologie très rapidement et à mon insu.
Tout a commencé à la naissance de ma petite princesse. J’ai commencé à regarder la composition des couches, puis des lingettes, puis on m’a parlé du bisphénol A dans les biberons, et des sels d’aluminium dans nos déodorants…
Et aujourd’hui je trie en partie mes poubelles, utilise couches, lingettes et mouchoirs lavables, et me suis abonnée à un panier de fruits et légumes issus de l’agriculture raisonnée.
La réception de ce panier est chaque semaine source d’une légère inquiétude : Serai-je à la hauteur ? Parce qu’il ne suffit pas de s’abonner. Il faut chercher le nom des fruits et légumes inconnus. Qui avait entendu parler des framboises jaunes ? Trouver comment se cuisinent les légumes dont on ignore encore le goût. Le Potimarron dont je connaissais le nom, était tout à fait fictif dans mon esprit jusqu’alors. Un peu comme la Bière au beurre d’Harry Potter. Il a subitement pris un sens à ma grande surprise.
Ensuite il faut choisir des recettes pour faire manger ces végétaux à mon mari… des recettes rapides quand même parce que le retour complet de la ménagère des années 60 ne me tente pas. Et puis il y a toutes ces choses qu’il faut laver… La salade emplie de terre, les poireaux ensablés, les fruits « rouges » (qui parfois seront jaunes dorénavant) dans lesquelles on voudrait croquer… enfin voulait parce que moi plus jamais !!!
Pourtant j’adore fraises et framboises, que je grignote parfois sans même les rincer dans le jardin de mes parents.
Mais trahison des trahisons, dans mon panier, les fraises étaient verrées. Je les ai donc soigneusement triées avant de m’attaquer aux framboises. J’ai passé l’ensemble un peu longuement sous l’eau et laissé s’égoutter dans la passoire. Tout en cuisinant, j’ai jeté un coup d’œil gourmand sur le tout, prête à piocher. Mais là, une Horrible bête trônait sur la passoire. Elle me lança un regard narquois, genre « j’ai survécu au transport, au frigo et au rinçage… tu ne m’auras pas ».
Alors courageusement j’ai noyé fraises et framboises (et la bête) sous le jet d’eau le plus puissant… puis tenté d’enlever la bête avec une fourchette. Quand elle monta sur la fourchette docilement, je crus à un piège et lâchai aussitôt l’instrument.
S’ensuivit une phase d’observation. Reprenant ma fourchette et mon courage à deux mains, je décidai de trier les fruits un à un et d’en finir avec la bête. Mais la maline s’était planquée. Je finis par la trouver tapie dans une queue de fraise. Je piquai aussitôt la fraise concernée pour l’écarter du reste. Mais qu’en faire ? Je ne pouvais quand même pas jeter le tout et gâcher la fraise. Je ne suis pas stupide, je savais bien que la bête remonterait. D’ailleurs même au bout de ma fourchette elle n’était pas apeurée, ou le montrait moins que moi. Elle décida de venir vers moi, je lâchai la fourchette à nouveau.
L’horrible intruse était là, gisant sur le carrelage à quelques centimètres de ma fraise. Pouvais-je la tuer ? N’était-ce pas là courir le risque de modifier à mon échelle l’écosystème ? Mais à quoi bon l’épargner ? Qu’irait-elle faire en pleine ville ? Je l’écrasai avec une éponge, la ramassai avec la pelle et la balayette et la jetai. Non sans honte, d’avoir eu peur d’une si petite bestiole, et d’avoir dû la tuer. C’est pas facile d’être une écolo des villes.
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