Interdire n'est pas une solution.

La manifestation interdite pour Gaza à Paris a dégénéré, entendez par là qu'il y a heurts et casse. Ca étonne qui?

Il était évident dès le départ qu'il fallait autoriser cette manifestation, l'encadrer sérieusement et interpeller dès le moindre dérapage. Les choses se seraient mieux passées. Dans une démocratie interdire est un non-sens,  les gens qui bravent cet interdit savent bien qu'ils  ne vont  ni être exécutés sommairement ni non plus  croupir des années dans des geôles pourries.

Ces manifestations interdites qui dérapent et sont réprimées risquent d'enflamer les banlieues, on en a tous conscience, sans avoir de parenté avec les palestiniens, beaucoup d'habitants des cités se sentent solidaires de habitants de Gaza. De ghettos en ghettos, même si les ghettos en France sont riches, la similitude des destins conduit à faire des amalgames rapides et violents, d'un côté des riches habitants de villes ayant un travail, bénéficiant de tous les avantages de cette "richesse": accès aux soins, éducation, culture.. De l'autre côté des gens qui se sentent parias, rejetés, pas chez eux, souvent au chômage et dont la télé est la seule fenêtre sur le monde des autres. Rajoutons à cela que dans les ghettos français ou israéliens ce sont des musulmans et de l'autre des infidèles, la situation est une poudrière ici aussi.

Il n'y a, ne rêvons pas, aucune solution miracle en France, cela se saurait sinon. La communauté internationale devrait cependant amener palestiniens et juifs à vivre ensemble, on ne peut vivre indéfiniment dans un bunker assiégé et la situation des juifs est extrémement périlleuse, malgré tout l'armement qu'ils possèdent. Faire des frappes qui tuent ainsi un peu au petit malheur la population palestinienne pour la réduire à la terreur est humainement inacceptable. Le risque d'un embrasement plus violent est de jour en jour plus grand. Chez nous aussi.