Le courage des oiseaux.

                                               Ce matin.

L'hiver est toujours là,  presque tous les jours, il neige, la neige fond sous un fugace rayon de soleil et une averse neigeuse chasse le soleil, puis tout recommence. Un temps presque de mars, quelques degrés en moins. Mes oiseaux profitent de l'aire de nourrissage,que je garnis tous les jours,  grains de tournesol et mélanges touts prêts, pommes et milles autres choses, du fromage jusqu'au riz, de la banane et des quartiers d'orange, du lard parfois aussi, je fais des essais afin de voir ce que mangent ou pas les oiseaux, je peux vous affirmer solennellement que comme certains de  mes petits enfants, les oiseaux ne mangent jamais, à la maison, ni petits pois, ni lentilles! En revanche, ils aiment les pâtes, j'ai donné un minuscule reste hier, englouti dans l'après midi.

Je mets de la nourriture en petits tas  sur le petit muret étalée sur plusieurs mètres, afin que les oiseaux même plus fragiles ou timides puissent venir se nourrir, sans se faire chasser par les plus forts en gueules  Je passe alors souvent un peu de temps, à les regarder, à chaque coup de téléphone, je m'installe sur le canapé jaune, ou alors dans la véranda et la danse des oiseaux me ravit, chassant les désagréments de l'hiver que je sens à sa fin, quand même.

Mésanges bleues, charbonnières et nonnettes, ravissants pinsons des arbres à la gorge rose, rouge gorge et aussi, moineaux, merle, merlette et merluchons, s'invitent régulièrement, parfois un oiseau inconnu ou rare sur la terrasse se risque chez moi.

Les oiseaux au coeur de l'hiver se remettent à chanter, c'est, à mon sens le signe le plus fort de l'arrivée prochaine du printemps, mon mari sait que le matin ,les oiseaux m'attendent, ils sont perchés sur des arbres proches de la maison,  vieux poirier ou frêne, ou sur des postes plus  approchés,  cognassier du japon et rosiers, parfois même perchés juste sous la fenêtre de ma chambre dans la glycine, et lorsque je sors leur donner à manger, j'entends, leurs cris et appels.

Je sais que les génoises de la salle à manger, plein sud, vue directe sur la terrasse sont des abris grand luxe, habités toute l'année, je suppose leur loyer hors de prix et les listes d'attente longues. Les merles campent sous un mahonia, assez piquant pour les protéger  de toute agression.  Je ne sais pas trop où sont les autres, dans le jardin, les rosiers et murs bien orientés offrent tous des abris qui ont l'air  habités. Je n'ai disposé aucun nichoir,  granges, préau et autres  bâtiments me paraissent suffisant. je veux bien les aider, pas les assister, lorsque le temps est plus clément, le muret est moins épié, les oiseaux reprennent leurs liberté.