samedi 16 février 2013

Plaidoyer pour les pères.



Deux papas perchés  dans des grues, deux papas prêts à tout, peut être à mourir, car déjà on les a tant fait souffrir, privés de leurs enfants.

Il y a un peu plus de  dix neuf ans,  alors que j’attendais Valentin, je me souviendrai toujours de ma première visite à l’hôpital Boucicault,  une dame en blanc, derrière une table, deux piles de dossiers devant elle, elle me fit asseoir et me dit:

IVG ou suivi de grossesse?
J'ai hésité un instant dans cette froidure, j'avais voulu ce bébé mais dans ce monde si déshumanisé j'ai hésité un fragment de seconde, puis j'ai dit
Suivi de grossesse

Elle prit une chemise cartonnée, rose immonde, et d'un coup de feutre rouge  rageur barra le haut à gauche, d'un SG

Devant elle, il y avait deux piles: SG et IVG. Suivit,une interrogation serrée, je me sentais coupable, n°de sécu, noms adresses, j'avais l'impression d'entrer dans une prison... Puis enfin visite médicale.

Revenant à la maison, épuisée, nauséeuse, je mis du temps à m'en remettre,  le soir venu j'ai  raconté cela à mon mari, légitime avec qui je vis et qui me nourrit et nourrit mes aînés en lui disant

Tu te rends compte j'ai hésité, j'ai eu peur, un petit "oui" et je pouvais décider de la vie ou de la mort de ce bébé?

Mon mari avait l'air très touché

Tu te rends compte, tu as le pouvoir, toi et toi seule de tuer ou laisser vivre mon enfant? Seules les femmes ont droit de vie et de mort sur les bébés, même mariés, les hommes sont de simples géniteurs, le bébé une fois né, ils doivent tout assumer!

Touchée, coulée. Je n'avais jamais envisagé les choses de son côté, côté homme, côté père.

Depuis, je suis plus attentive aux cris des hommes, certes, ils ne portent pas les enfants, certes, ils n'accouchent pas, mais de là, à les priver parfois à jamais de leurs enfants... Et je ne sais pourquoi la grossesse devrait donner un "plus" aux femmes, même si elles ont sacrifié leurs carrières pour porter les enfants, les pères, obligés par les tribunaux, ADN en preuve, d'assumer des bébés, même non souhaités, de payer pour leur éducation ne seraient ils en fait que des porte feuilles?

Les mères, généralement décident de tout: écoles, logement, loisirs, amis, pire, en cas de séparation, elles essaieront parfois de gommer l'autre dans ce qu'il a de plus intime, sa culture, sa religion, les raillant ou les dénigrant...

Dès la naissance d'un enfant, avouons le, si nous souhaitons, nous cantonnons le père à un seul mauvais rôle, celui de punir, sévir, payer, et à présent, aussi,  materner et faire le ménage...

Pourtant  en cas de séparation, la justice confie presque toujours les jeunes enfants à leurs  mères. Celles ci, parfois évacuent le père de leurs enfants, si elles peuvent se passer de leur fric, elles lui renieront même cette simple responsabilité financière, fut elle frustrante pour eux, les gommant  complètement de la vie de leurs enfants, quitte, quelques années plus tard à les appeler au secours si un jeune est un danger, voire à les accabler de n'avoir su tenir leur rôle de père


Alors qu'aujourd'hui la  France prévoit de donner le mariage et la parentalité pour tous  quelle sera l'attitude des juges lors des séparations des couples homosexuels? La mère "porteuse" sera t-elle privilégiée? le père bio sur l'autre père, même si celui ci ou celle là a plus materné l'enfant?

Un des dangers de l'homoparentalité est, me semble t-il, de vouloir gommer l'autre sexe, le "géniteur seulement", simple donneur ou  donneur et porteur, évacuer ce qui nous gêne dans la parentalité, afin de décider des parents que je veux, comme je veux, pour mon enfant.

Femmes et hommes tous égaux,? Chiche? Dans les tribunaux, alors écoutons les pères sans se laisser attendrir par les larmes des mères, reconnaissons les droits des pères, celui de ne plus être seulement  un compte en banque mais aussi, un être chéri et aimé par ses enfants, un homme indispensable à ses enfants.

Les pères ont autant besoin de leurs enfants que les mères, même si, souvent ils ne l'expriment pas de la même façon, même si, souvent ils cachent leurs sentiments.



7 commentaires:

francoise a dit…

tu es avocate ou quoi ????
Tu me fais réfléchir
le mariage, c'est bien
mais de temps en temps le divorce...
et alors ?
Mais comment tu fais pour réfléchir tant...

Bretonne a dit…

En parlant des pères vous lorsque le bébé est là, ils doivent tout assumer ! Vous ne vivez pas la même vie que moi, je crois que de nombreuses mères assument tout.

Martine a dit…

L'idéal, c'est quand même le partage!!!
Bon, je dis une banalité mais j'ai la grippe et ne peux réfléchir.

Ladywaterloo a dit…

J'ai élevé, bien souvent mes enfants seule, mon homme avait un boulot hyper prenant, lorsqu'il travaillait peu, il partait à 8h15 et rentrait à 20h45... mais parfois il partait plusieurs mois...

Cependant, j'avoue, m'avoir faciliter le boulot en "coupant" mon homme de ses enfants, car quand il rentrait il était "à côté de la plaque", je ne lui laissais rien gérer, car cela tournait à la cata.

Il se laissait faire, convaincu de son incompétence et trouvant cela confortable, même si pas complètement satisfaisant.

J'ai eu tort, à long terme, en fait, car si je lui avais donné le temps d'apprendre, il aurait été moins un OVNI à la maison.

J'étais efficace et multi tâches; lui, en rentrant était confiné au rôle de "tâche" le gars quine sait pas donner un bain, ni rien sans provoquer des catastrophes.

J'ai changé ensuite, pour mes derniers, j'ai laissé mon homme,toujours peu présent, faire du n'importe quoi lorsqu'il était là, les enfants s’en accommodaient( enfin pas pour le travail scolaire).

Au final, couper les enfants de leur père, est une mauvaise idée, on fait mieux et plus vite, mais on ne remplace pas leurs pères, et les petits s'adaptent très bien, râlent et adorent, regarder un match de rugby avec papa, louper le bain, voire le dîner, manger des chips et des glaces en guise de repas, se coucher tout habillé, si, si..

A refaire, je laisserai mon homme plus avec ses petits (enfin à plus de 3 ans, car quand même^^^^), les enfants ont besoin de cette relation, même si à nos yeux de nana, cela n'apporte pas grand chose, hormis des miettes de chips partout, des enfants endormis dans des canapés.. Plus tard ces enfants là ont des relations plus simples avec leur père!

Clo a dit…

Complètement d'accord ! Et quite à laisser faire les papas, autant leur faire confiance dès le début, rien ne sera fait pareil... mais quelle importance si on est deux à faire.
Petit conseil pour la maman : faire confiance = sortir de la pièce, laisser faire et s'interdire la critique ;-)
Après ce n'est pas anormal de se répartir un peu les tâches selon les "compétences" par exemple je ne touche jamais au produit à vitres mais j'étends le linge (sinon il faudrait tremper avant de repasser...)
Par contre, pour ce qui est de la garde, je crois que pour les tous petits, la garde alternée est difficile à vivre, je crois que le lien bébé-maman est fusionnel et normal... Après, bien sûr que les enfants ont besoin de leurs papas... Quelle violence pour eux quand les parents se font la guerre pour leur garde... :-(

Alice a dit…

j'ai toujours affirmé haut et fort que si mon mari me quitte, je le tue histoire de ne pas partager les enfants... mais j'avoue qu'en ce moment la garde alternée me fait rêver: 1 nuit sur 2, vous vous rendez compte!!! (presque une raison suffisante en elle-même pour divorcer, non?)

Plus sérieusement, je vois chaque jour à quel point mes enfants aiment que leur père s'occupe d'eux. Ils en ont besoin. Pourtant, il est pas très efficace comme maman!

pascale m. a dit…

Très franchement, sans vouloir passer pour une hystérique féministe, je ne vois autour de moi que des exemples de père peu concernés lors des séparations...et mon métier d'enseignante m'amène à voir plus souvent des "mamans solo" qui galèrent et dont les pères ne se sont pas trop encombrés de leurs enfants, que le contraire...les pères qui gardent leurs enfants, les élèvent avec un petit salaire et une pension alimentaire inexistante ne sont tout de même pas légion...