lundi 4 février 2013

Une psychanalyste met sur le grill des mères.

Cette après midi, j'ai écouté à la radio,  "On est fait pour s'entendre" sur RTL, émission  animée par  Flavie Flament et Marcel Ichou, médecin, le sujet m’intéressait "le sommeil de l'enfant" étant un problème récurent chez tous les jeunes parents , l'invitée était une psychanalyste, psychologue clinicienne, Lyliane Nemet Pier, invitée pour avoir publier "Cet enfant qui ne dort pas".

J'avais failli téléphoner à Alice dont le petit garçon n'aime pas trop  faire ses nuits tout seul dans son lit, afin qu'elle écoute cette émission, mais y ai renoncé en pensant lui signaler cette émission  si je l'estimais nécessaire.

Heureusement car j'aurais été, peut être, responsable d'un coup de blues, j'ai été déprimée pour toutes les mères à l'écoute de cette émission. Nous sommes, nous mères,  toutes coupables, car aucune d'entre nous, je crois, ne  peut dire n'avoir jamais eu de difficulté avec son bébé, que ce soit pour le sommeil, la nourriture ou tout autre chose. Et aucune non plus, ne peut dire qu'il n'y aucune faille dans sa famille, aucun souci, aucune absence...

 L'idéal des parents toujours présents, mais pas trop, toujours attentifs mais pas trop, exigeants mais pas trop, est justement un idéal.

Très vite le standard de l'émission fut débordé, parents et grands parents espérant une recette miracle voire tout au moins quelques conseils efficaces. Très vite je me suis mise à ricaner toute seule dans mon fauteuil, cette psychanalyste dépassait toutes mes espérances en méthodologie automatique d'interrogatoires  des mères, donc coupables .

Premier appel, la maman d'une petite Louise de six mois  allaitée qui commence à diversifier son alimentation, Louise refuse de dormir si ce n'est au sein de sa mère, aux premières questions j'ai senti que ce psy cherchait à trouver la faute de la mère, son erreur initiale.

Aimait -elle lui donner des purées?
Avait-elle envie de sevrer son bébé?  Ah oui, répondit la maman d'un cri du coeur
Etait elle présente dans la journée? Bonjour la culpabilité pour les mamans qui travaillent, la maman de Louise ne travaille pas, sinon, elle serait torturée entre le fait de devoir gagner sa vie et son devoir de mère.
Pas d'inquiétude? Pas de maladie? Chance pour la mère tout semble aller bien chez elle.
La psy commençait à donner sa langue au chat  au bout d'une dizaine de questions lorsque enfin,  sous un feu nourri de questions, la jeune maman avoua

Mon mari n'est pas là en ce moment.

Et bien la faille était là, le père parti travailler est  responsable, et la psy d’enchaîner que lors du retour du père tout rentrera dans l'ordre; vrai ou pas, d'ailleurs, car au retour du père, si le bébé ne dort pas, la même psy pourra dire que le retour du père a perturbé l'environnement du bébé. Tout changement dans la vie qu'il soit positif ou négatif est un stress, mais toute vie est un enchaînement de stress pour les petits comme pour nous.

Le second coup de fil concernait une petite fille de neuf ans qui dort très mal depuis plusieurs mois. Lyliane Nemet Pier  mit sur le grill la malheureuse maman cherchant pourquoi et comment faire.
Pas de déménagement, pas de problème à l'école, des bonnes copines, pas de problèmes à la maison...

Mais cette enfant lit le soir, la mère avoua cette étrange particularité alors que la psy demandant ce que faisait Emma le soir avant d'aller se coucher, les écrans et la musique auraient été de parfaits boucs émissaires de cette insomnie infantile.  Je sentis poindre le moment où la lecture serait décrétée coupable, mais finalement, cette activité parut convenir,  presque à regret, au médecin.

La psy alors demanda si l'enfant avait frères et soeurs, à enfant unique elle aurait trouvé une solitude pesante, par chance, cette enfant est l’aînée de trois enfants. Pauvre mère, elle ignorait que cela put suffire à expliquer ce problème de sommeil. Cette mère fut alors  interrogée sur l'heure du coucher de ses enfants, heureusement l’aînée se couche un peu plus tard que les cadets, ou tout au moins la mère, maligne, l'affirma . Sinon, il était certain que  le manque de petits moments particuliers avec sa mère le soir avant de se coucher était la raison de ces insomnies.


Avant les psys culpabilisaient toujours les mères, quoi qu'il advienne, les mères étaient coupables, mais ça c'était avant, et toujours maintenant, tout au moins pour certains psychanalystes, psychologues cliniciens...

J'ai consulté, psychologue et psychiatres pour certains de mes enfants, la première psychologue consultée m'a beaucoup aidé à surmonter et accepter un problème chez un de mes aînés, j'ai continué donc à chercher de l'aide lorsque j'en avais besoin. Il m'est arrivé une fois  de décider de ne pas continuer à me faire aider par ce que j'estime être un professionnel toxique. Lorsqu'au bout de quelques rendez vous, je sortais toujours déprimée, sans conseil, ni aucune aide du professionnel, j'ai eu un réflexe de survie, ne pas rajouter  la culpabilité  que m'assénait le professionnel à la culpabilité que je ressentais déjà.


                                         On est fait pour s'entendre


11 commentaires:

Camille a dit…

Pourquoi se poser toutes ses questions? pourquoi élever un enfant doit-être un casse tête permanent?
Pourquoi ne pas enfin laisser faire les choses!
Pourra-t-on un jour copier les animaux, qui, eux, ne se posent aucune question !
Voilà deux ans que j'essaye d'élever, d'éduquer, de dresser, d'apprivoiser,etc... ma fille (je sais, "notre fille" serait plus correct), je ne me pose jamais toutes ses questions, par contre, je veux être "juste" en permanence avec elle et C'EST TOUT !

Martine a dit…

Le problème des enfants BB qui ne peuvent s'endormir seul est fréquent.
Curieusement, sur mes 4 enfants, je n'ai jamais jamais eu de problèmes d'endormissements mais plutôt de réveils la nuit. Et bien, après m'être assurée que rien n'était anormal, je laissais pleurer. Ce n'est pas facile d'ailleurs mais s'endormir ou se réendormir seul est un apprentissage comme un autre. Aussi curieusement, de mes 4 petits enfants actuels, aucun n'a ce genre de problème. Les parents n'allaient pas chercher leur enfant dès le premier vagissement; ils apprenaient à attendre!
Certains psy (chologue ou chiatre) voient toujours la FAUTE!

francoise a dit…

Bon, Lady, tu écoutes dans ton fauteuil, la radio, tu n'as rien de mieux à faire ?
Histoire de rire :
est-ce que tu penses qu'un couple homo s'en sortirait mieux pour le sommeil de leurs enfants, adoptés ou avec PMA ?
Là au moins, la psy aurait trouvé le problème, Trop de papas, trop de mamans...
je ris toute seule, de te taquiner ainsi...
Ma petite fille, 22 mois, ne dormait pas, elle pleurait tout le temps, ses parents allaient la chercher tout le temps c'était horrible
et surtout je ne disais rien !
et ça c'est difficile !
tant pis je poste...

Sophie a dit…

Pour en revenir au problème que tu soulèves, c'était encore pire dans les années 60-70 où la mère (et elle seule) était tenue pour responsable de la schizophrénie et de l'autisme, on imagine la culpabilité des pauvres mères à cette époque, déjà bien éprouvées ...

iris a dit…

je crois qu'il faut avoir de la patience voilà tout. Ce que je me dis avec philosophie. Les pb des tous petits se reglent souvent avec le temps. Il ne faut pas se mettre un calendrier en tete. J'ai elevé cinq enfants comme ça. Au bout d'un moment(plus ou moins long, 6 mois, trois ans...) ils finissent par dormir seuls.

Martine a dit…

Oui, Iris, bien sûr qu'ils finissent pas s'endormir seuls mais en attendant, il est difficile de les confier à autrui pour la nuit, bonjour la galère! ce qui n'est pas toujours pratique. Il y a quand même moyen de faire autrement. Il faudrait que je retrouve le titre d'un livre très bien fait qui en parle... Eduquer son enfant à s'endormir seul. Je crois que c'est: "mon enfant dort mal"

Ladywaterloo a dit…

Euh, perso, sept enfants, de la petite merveille qui a fait des nuits "assez sympas" à trois semaines à la petite horreur qui nous a réveillé sans pitié, jusqu'à deux ans....

Je ne dis plus rien. certains de mes enfants, anxieux dormaient bien (dont Camille qui a fait ses nuits à environ 4 mois) d'autre anxieux, Valentin, pas avant 16 mois, à plus de six mois il pouvait se réveiller jusqu’à 20 fois par nuit! J'en ai eu un accident de voiture, un matin. Chaque nuit, je tentais de le reposer après une tétée ou un câlin, à chaque fois que je le décollais de moi, il hurlait.

Et mon adorable dernier, non anxieux mais très manipulateur, m'a réveillé, lui aussi, jusqu'à deux ans. Yann, en prépa, parfois se levait avant moi, je ne l'entendais plus, et ma chambre était plus loin que celle de Yann du petit monstre. Le dit petit monstre avait doudous, biberon coincé au coin du lit, tout! Juste il en supportait pas d'être éveillé seul. Il réveillait du coup, toute la famille, ce que je souhaitais éviter, les grands n'étaient pas responsables, théoriquement, du petit.

Mon homme n'était pas toujours là, mais là ou pas là, et ce, pendant des mois, Hubert se réveillait!

Unknown a dit…

"mon enfant dort mal" ... pardon martine, je ne vous connais pas mais j'ai trouvé ce bouquin NUL et culpabilisant!

Si il faut conseiller une lecture je choisirais plutôt "pour un sommeil paisible et sans pleurs" ou "améliorer le sommeil des petits" (qui m'a beaucoup, beaucoup aidée)

Je ne suis pas du genre à bondir sur le berceau au moindre pleurs, et j'ai laissé pleurer mon fils pendant 5 semaines (à 5-6mois) pour qu'il arrête de nous réveiller la nuit. Résultat: il se réveillait toute les 45 min, luttait contre le sommeil, rejetait son lit, était incapable de jouer tant il était fatigué... bref pire que tout!

Et je connais des parents qui ont laissé pleurer des enfants jusqu'à les rendre aphones plusieurs nuits d'affilées. Pour leur apprendre quoi? Que le nuit, en cas de problème personne ne vient?

Pourquoi toujours culpabiliser les parents et vouloir donner des conseils? françoise, je ne vous connais pas non plus mais RIEN ne vous permet de penser que vous feriez mieux que les parents de cette petite fille.

Bien sûr en tant que parents on fait TOUS des erreurs qui s'en ressentent sur le sommeil, les repas, les résultats scolaires, etc... Mais certains enfants ont tendance à dormir/manger mieux que d'autres un point c'est tout.

Et d'après une étude de l'OMS de très grande ampleur, il est considéré comme normal (voire souhaitable parce que ça augmente les chances de survies) qu'un bébé se réveille la nuit jusqu'à 2 ans dans bien des pays.

Bien sûr les enfants doivent apprendre à s'endormir seuls, mais comme les autres apprentissages, il n'existe pas 1 méthode mais 1000, et il y a un moment où l'enfant est prêt.


Ladywaterloo a dit…

Alice, ton dernier rejeton est si mignon, trop éveillée et tout! Très compliqué d'expliquer.

De toute façon quand on vit dans un appart non blindé, les voisins râlent si le bb pleure la nuit.

Je me suis ait engueulée pour Charlotte, un mois et demi, car entre le temps qu'elle se réveille et que moi je me réveillais, en fait, tout le monde était réveillé....

Depuis, je sais que la vie des nuits avec des bb, si adorables soit ils, n'est pas si facile!

Et celle des mères, non plus. Courage Alice, ne mord personne, on t'aime et ton bb est super.

Martine a dit…

Mais je suis sûre que le BB d'Alice est adorable et apprendra ses nuits tout comme les autres. Le problème n'est pas le BB qui se réveille (un des miens a aussi pleuré jusqu'à ses 3 ans quand il se réveillait la nuit) mais le BB qui ne peut s'endormir qu'en têtant le sein de sa mère ce qui, à mon humble avis est une mauvaise habitude. Il est évident qu'on ne laisse pas pleurer un enfant pendant des heures, ce serait inhumain. Je pense que l'apprentissage de la nuit commence très tôt et la séparation d'avec la maman n'est pas toujours gagnée de suite. Il n'est pas question de culpabiliser la mère évidemment. Quant au livre, je ne l'ai pas lu, n'ayant plus de petits. Il est possible que je me sois trompé de titre et je remercie Alice d'y mettre bon ordre.

Unknown a dit…

Pardon, j'ai peut être été un peu agressive... sujet sensible?

Pour les livres, les 2 que j'ai cité aident à changer les habitudes d'endormissement (cododo, sein, bercé et autres) plus en douceur, et envisagent plus de situations (enfant malade, handicapé, voyage etc...). Et SURTOUT ils ne prétendent pas qu'en quelques jours bébé fera ses nuits.