jeudi 21 février 2013

Une tranquillité si trompeuse.

Mon esprit s'est envolé souvent  vers le Cameroun et le Nigéria, j'ai vécu quatre ans de ma petite enfance au Cameroun et aujourd'hui  les odeurs me reviennent en mémoire, celle de la terre, du jardin, des marchés,  odeur des touffes de citronnelle, odeur de la chaleur, odeur âcres, odeurs sucrées.

 Il me suffit encore de fermer les yeux pour retrouver ce pays, la chaleur alors se pose sur mes épaules et je me revois me débattant avec ma moustiquaire tous les matins avant de pouvoir sortir de mon lit.

Ma moustiquaire me paraissait dresser un  mur entre le monde et moi, sous ma moustiquaire je ne craignais rien. J'ai grandi, depuis mais j'ai toujours gardé ce besoin de sécurité, je sais cependant que ces défenses ne sont que symboliques, il m'est arrivé de les voir s’écrouler en un rien de temps, me laissant démunie, ma petite vie tranquille s'effondre alors me laissant sans armure, seule pour affronter les dangers de l'extérieur.

De mon enfance, j' ai gardé un leitmotiv Tout sauf l'Afrique, j'aime bien les africains mais j'ai peur des africains. Petite j'ai toujours vécu sous la terreur des boys qui nous menaçaient de mille morts si nous parlions à nos parents de certaines choses,  nous étions sages, ils nous laissaient seuls alors  et ne nous faisaient aucun mal, nous leur en étions reconnaissants.


 La fin de la  prise d'otage est en cours, tout au moins on le croit. J'espère un dénouement rapide et heureux , j'imagine sans peine, la terreur des petits garçons détenus par ces bandits, j'imagine sans peine l'atroce peine de leur mère et aussi je crois celle de leur père qui s'en voudra à vie de s'être approché tant de la frontière avec sa femme et ses fils. La vie de cet homme était confortable  jolie villa, jolies voitures, aisance financière qui donne l'impression que la vie est facile, que la vie est tranquille, que la vie est sûre.

Les camerounais sont comme tout le monde ou presque, sympathiques voire chaleureux  d'un premier abord mais cela ne nous dit rien de leurs sentiments profonds, de leurs sentiments et ressentiments,  très souvent nous ignorons leur culture voire la méprisons et renvoyons au moyen âge l'histoire pas si lointaine qui a laissé pourtant tant de cicatrices dans la mémoire des peuples.



                                  photo tirée du site de Geenpeace


1 commentaire:

francoise a dit…

Tu as beaucoup voyagé dis donc !
quelle chance ????