jeudi 14 février 2013

On met la pression, un peu, beaucoup, passionnément...

Valentin est en seconde année de prépa, qui dit seconde année de prépa dit concours, qui dit concours, dit classement.... Et je ne sais pas si lui stresse, mais nous, ses parents, nous stressons,  un peu, beaucoup, passionnément.

Jusqu'il y a peu  Valentin allait au cinéma et nous en étions heureux et le félicitions, lorsqu'il sortait dîner entre potes ou enfilait ses baskets pour un jogging, nous estimions que Valentin tiendrait la longueur, pas  trop de stress, des copains et des loisirs.

Nous lui avions répété mille fois que sous aucun prétexte il ne fallait qu'il sacrifie son sommeil pour le travail, mais avions omis de lui dire que ce sommeil devait être aussi préservé dans ses loisirs, sortir jusqu'à l'aube, regarder des vidéos sur You Tube ou jouer à dézinguer le monde toute la nuit ne favorisait pas spécialement une admission en école, ni n'enrichissait son CV, passeport magique qu'il soigne déjà avec attention.

Valentin n'a pas le même sens du temps que nous, à 18 ans, il estime que trois mois, c'est très très long, et qu'il a  mille fois le temps, enfin, pas mille, cent, pas cent, dix, enfin, il a le temps, large de combler ses lacunes,  améliorer son espagnol et fignoler sa présentation devant un jury.

Depuis quelques jours je demande à ses aînés de lui téléphoner afin de tâter le terrain, Valentin travaille t-il d'arrache pied en nous le camouflant ou procréastine t-il joyeusement?

Du haut de sa majorité, Valentin nous évacué de sa vie, avec douceur mais fermement  il nous a conduit à la porte de notre appartement, nous le gênons, il ne travaille pas mieux avec nous, au contraire, nous le paralysons et tout compte fait, seul ou avec ses potes il arrive mieux à gérer son boulot.

Certains parents arrivent peut être à faire preuve d'autorité  sur leurs jeunes adultes, à les dresser comme de bons robots: lever 7h, boulot 8h, pause déjeuner 12h 30-13H30....  Nous marchons sur la pointe des pieds le matin à 11h  pendant les week end s'il n'est pas descendu déjeuner et je m'excuse de servir un déjeuner à l'aube des midi trente.

Une fois que votre jeune a choisi ses études, qu'il en a compris les enjeux et la masse de travail à fournir afin de réussir, mis à part de légers rappels, des plus discrets aux appels de pieds énormes, nous nous trouvons démunis face à notre jeune.

Je ne connais pas de recettes miracles pour mettre au travail un jeune, je connais en revanche mille façons de les contrarier ce qui retarde momentanément leur approche du bureau, tenter de leur piquer leur téléphone, cacher le cordon de leur ordi, afin qu'il tombe en rade, cacher les commandes de la télé. Dans un registre moins matériel, leur rappeler matin, midi et soir, les enjeux de leurs concours, frapper à la porte de leur chambre pour leur demander ce qu'il souhaite comme déjeuner, et en fait vérifier si il bosse...

Lorsque nous parlons à Valentin il nous affirme la main sur le coeur qu'il fait de son mieux, alors on est tenté d'acheter: de la vitamine ou de la Juvamine, de l'Euphytose et poudres de la mémoire,  à défaut on laisse toujours à sa portée du jus d'orange et du chocolat noir, des tic-tac et autres petits gris gris qui aident à la concentration sans perturber ses émotions.

Etape après étape, enfant après enfant, l'escalier de l'éducation, l'apprentissage de l'autonomie est toujours aussi ardu, seul le souvenir que jusqu’à présent tout va bien que tous mes aînés sont devenus des adultes responsables me rassérène un peu, mais pas complètement, alors pour tromper mon angoisse, je me demande si Hubert travaille assez et là, la réponse est clairement non.

Ce soir, je téléphone à Valentin afin de lui demander de surveiller le  boulot d'Hubert puis interrogerai  Hubert afin de savoir si Valentin bosse assez....




6 commentaires:

Martine a dit…

Là, j'ai franchement ri car ça m'a rappelé la préparation au concours de l'école des Chartes d'un de mes fils... Cependant il était très loin de nous, interne au lycée à Toulouse et je ne pouvais vérifier s'il travaillait... Et bien, non, pas assez malgré de très grosses possibilités et il a raté son concours... Le voila donc prof d'histoire au collège et il prépare un doctorat mais... travaille-t-il suffisamment sa thèse?

Anne** a dit…

Et toi Lady, qui te surveille ?

francoise a dit…

et moi je pleure,
vraiment.
vivement qu'il fasse beau et que dans le jardinet, quand fleuriront les acacias roses, et aussi les marronniers...


Ladywaterloo a dit…

Personne ne me surveille, on veille sur moi!
Le printemps arrive Françoise, courage, chez moi, la neige commence à fondre.

ileana a dit…

Probablement sont-ils tous pareils. Je téléphonais l'autre jour à une jeune nièce en prépa scientifique et lui demandais si elle n'était pas trop stressée.
- Pas du tout m'a-t-elle répondu avec un grand sourire dans la voix !alors que ses résultats sont jusqu'ici très moyens.
Peut-être vaut-il mieux qu'ils vivent ainsi ces années de prépa, en trouvant moyen de profiter quand même de leur jeunesse...

Sophie a dit…

Je pense que nos "petits" savent très bien à partir d'un certain âge ce qui est bon pour eux, possible pour eux.
J'ai trois enfants, le premier n'était pas trop scolaire, adepte du minimum, et passionné par le sport. Il a trouvé son accomplissement dans la photographie et est très fier d'avoir déjoué nos pronostics les plus pessimistes !
Les deux autres, plus scolaires, ont fait tous deux une prépa, où la seule chose demandée aux parents était la patience, l'écoute au moment choisi, l'abnégation (devant les sautes d'humeur répétées et autres altérations du caractère !), de bons petits plats et une intendance à toute épreuve, ce qui fait beaucoup, mais quand on aime, on compte pas !
Pour les prépas en internat, je ne connais pas, je ne sais donc pas ce qui est le plus facile.
Ce que j'ai appris, c'est qu'il faut vraiment faire confiance à ses enfants, et que de toute façon, on a toujours tout faux à un moment ou à un autre !