lundi 28 avril 2014

5h 20 d'épreuves.

5 heures 20 d'épreuves, le temps d'un accouchement,  de la venue d'une nouvelle vie au monde, ou encore le temps qu'Hubert aura pour passer son épreuve de français.

Je n'avais pas envisagé d'aider mon fils à s'y préparer, beaucoup d'enfants nuisent à ce courage là, enfin tout au moins pour moi. Il y a quelques semaines, Valentin, rigolard avait prévenu son frère cadet

Attention, tu crois que les vacances de Pâques seront des vacances, mais maman va te faire une prépa de ton bac français!

Devant l'air interloqué, mi figue, mi raisin d'Hubert il rajouta

Mais c'est génial, tu verras c'est un peu dur, mais ça aide vraiment, l'éclate c'est quand elle te fait passer  l'oral!

Valentin n'avait pas pensé que je ne m'étais pas projeté jusque là. Heureusement, car depuis, j'ai réfléchi, comment préparer un enfant bénéficiant du tiers temps à une épreuve de français, écrite puis aussi à l'oral.

Je serais heureuse quand tous mes enfants auront trouvé leur place dans la vie active et que j'aurais aidé chacun d'entre eux au mieux de mes forces. Honnêtement, c'est plus facile pour les derniers, j'étais moins aguerrie pour les aînés et ne voyais pas forcèment l'utilité.

J'avais donné rendez vous à mon fils, ce lundi 10h, on a bossé, aujourd'hui le programme était de maitriser la gestion du temps lors d'une épreuve. Hubert a suivi un stage  français organisé par la Peep, stage sur un week end, basé sur la méthodologie, les grandes lignes transversales et je ne sais trop quoi. Dans le temps, Yann avait déjà suivi un stage  pour le bac philo et en était revenu enchanté, on leur donnait des clefs, simplement des clefs,  pour comprendre rapidement, avec un tout autre angle de vue du paysage philo.

En cherchant je n'ai trouvé aucune donnée pour m'aider dans ce nouveau challenge, aider un enfant dyslexique pour son bac français, gérer 5h 20 avec les difficultés spécifiques des dysexiques. Ce matin, j'y suis allée de façon spontanée, tu as 5h 20 d'épreuve, il te faut  gérer ton temps encore plus rigoureusement pour ne pas t'essouffler, prévoir des pauses, des relectures, du temps de copie. Hubert est obligé de tout écrire au brouillon car il se corrige mieux en recopiant. Son cerveau a établi des méthodes de travail singulières, il m'a ainsi appris qu'il pensait, images, mots liens, fonctions, enfin je n'ai pas tout compris, mais j'entrevoyais. Personne n'est capable de relire les notes mon fils, sinon lui même, il établit le shéma de sa pensée par écrit avant de la retranscrire en français.


Si vous avez un enfant très dyslexqiue, je pourrais vous donner sur simple demande, comment nous avons structuré le temps de cette épreuve, en tenant compte des spécificités de cet handicap.

Cette semaine nous avons programmé une épreuve de question de Corpus (1h30) et une épreuve de dissert ou commentaire de texte (3h20), de fait il faut que l'on ajoute à ces épreuves les 30mn maximum de lecture des textes. La semaine prochaine, Hubert réitérera cet exercice en deux temps. En juin, il passera  deux bacs blancs français de 5h 20 à la maison. Mes enfants travaillent dans ces cas là, en situation d'examen, peu ou prou, seul, table dégagée, silence. Je les surveille du coin de l'oeil et ne leur permet guère de fantaisie.

Lors des temps de révisions, en juin, je programmerai aussi  trois oraux, Hubert bénéficiera du tiers temps de préparation et je compte bien l'aider à présenter ses textes au mieux. Je préparerai les textes de mon fils grâce à internet, et me ferai des fiches, Valentin avait trouvé cela "éclatant", mais redoutablement efficace.

Valentin m'avait dit à quel point cet entrainement l'avait aidé l'année suivante  tant pour la philo que l'éco, l'histoire géo... Au lycée, ils n'ont généralement que deux bacs blancs, sans conseils personnalisés. Je connais mes enfants et sais bien souvent où ils auront des difficultés, tant dans la gestion du temps, du stress ou de la concentration.  Je ne corrigerai  pas les travaux d'Hubert, pas plus que je ne l'avais fait avec Valentin, une lecture à deux de leurs proses et des encouragements, en général, sauf si quelque chose me parait vraiment bancal Je n'ai aucune qualification pour juger le travail de mes enfants.

Dasn quelques années, le souci des études de mes enfants sera terminé, il y aura eu de grands succès, des échecs, des surprises aussi. Et un jour ma mission sera terminée.


                                                   Méthode Davis

3 commentaires:

francoise a dit…

j'ai préparé la philo du bac pour
FL
au moins on reste dans le coup
bon courage Lady

Martine a dit…

Bon, je te propose de te mettre dans la poche de ton fils au bac!
Ceci dit, si tous les perents se sentaient aussi concernés que toi, ça serait formidable. Je dis toujours aux parents: 1/3 l'enfant, 1/3 les enseignants, 1/3 les parents et juste un peu l'orthophoniste, c'est le sel qu'on rajoute! et alors, la réussite est au bout. Quand il manque un des trois, ça devient plus aléatoire et je le constate tout le temps.

Ladywaterloo a dit…

Tu sais Martine, j'ai surpris tout mon entourage en admirant et disant haut et fort que je comprenais la maman de Forest Gump... Bon c'était un peu caricatural, mais dans l'esprit, je réitère.

Je ne placerai pas les curseurs comme toi:
1/8 enseignants
1/8 orthophoniste, pour les enfants
1/8 orthophoniste pour les parents, c'est elle qui nous enseigne à nous parents, comment aider nos enfants.
3/8 les parents, qui vivent avec leurs enfants,
et 2/8 les enfants, quoi que sans la volonté des enfants, on ne peut rien, mais les enfants, dès 4 ans sont déjà éduqués par leurs parents, s'ils ont compris le truc, ils se motiveront.


Autrement dit, les parents sont des acteurs majeurs, mais se déchargent bien trop souvent sur les professionnels, soit car ils ont peur de mal faire, soit car ils ne veulent pas faire, le plus souvent ils ne se rendent même pas compte à quel point ils sont la clef de voûte pour aider leur enfant à surmonter cet handicap.

Ceci dit, je n'aurais jamais réussi à apprendre à lire à Hubert sans les enseignants avec qui je travaillais énormément, et surtout sans "mon" orthophoniste qui nous a suivi, aidé, conseillé, soutenu...

Et si je n'avais pas eu l'expérience de six enfants, je ne me serais pas probablement rendu compte à quel point Hubert avait besoin d'aide. J'ai beaucoup pleuré à cette époque, j'avais peur de ne pas réussir et d'avoir un fils très handicapé car ne sachant pas lire, je n'avais pas envie, non plus, de me "coltiner" cette rééduction, c'était très lourd, beaucoup de temps, des décisions à prendre et aussi beaucoup d'angoisse, la peur de mal faire, de se tromper.

Mais je savais que sans mon implication pleine et entière on n'y arriverait pas. On a tous trouvé cela très lourd. Parfois on se décourageait car Hubert fatigué, baissait les bras et il fallait un peu ralentir les séances de travail à la maison.

Le caractère de mon fils était lui aussi déterminant, c'était un enfant mature, sérieux, qui a relativement bien accepté les contraintes imposées. Je lui allégeais au maximum toutes les autres contraintes de sa vie. Il était tout petit et c'était très difficile pour lui, je ne voulais pas l'ennuyer pour le reste (tenue à table/ loisirs). A un moment je lui faisais même sauter des heures de classe (en accord avec son instit).

Il fallait que Hubert ait sa petite vie de gamin de 5 à 7-8 ans, assez heureuse et qu'il ne cumule pas trop de trucs difficiles ou barbants.


Si les parents savaient qu'ils peuvent aider bien plus leurs enfants, je crois que beaucoup plongeraient.

Et oui, je continuerai tant qu'il en aura besoin, mais, mon avis c'et la fin! Ouf.

Et quand on pense, 5h 20 d'épreuve de français pour un dyslexique, il n'y a aucun écrit aucun conseil, pourtant ils sont de plus en plus nombreux à passer le bac ainsi. Dommage, on improvise.

Une des plus belles paroles d'encouragement que j'ai reçu m'est venue d'une instit venant de rpendre sa retraite et qui avait eu Guillaume dans une de ses classes. Elle m'a dit

"Vous savez, madame, ces enfants là, une fois qu'is ont réussi à apprendre à lire, plus rien ne leur fait peur, ils sont très courageux, ils ont déjà fourni un tel effort. Vous y arriverez et votre fils aussi. Ne vous inquietez pas."