Depuis quelques jours aucun mot n'est assez dur pour condamner avec la plus grande sévérité des intervenants dans un lycée catholique sous contrat parisien. La dérive intégriste dans ce qu'elle a de plus obscur, de plus laid. Le Point
Des adultes ont osé, dans le cadre d'une catéchèse non obligatoire pour les jeunes, affirmer que les IVG étaient des homicides. Autrement dit la morale chrétienne a été exprimée sans fard. Elèves choqués, professeurs outrés, pataquès abominable, l'école catholique sous contrat préfèrerait, en outre les dossiers, des élèves baptisés, issus de familles traditionnelles, quel sectarisme non?
Mes enfants sont allés dans une école privée très ouverte sur le monde extérieur, si l'école catholique veut remplir son rôle missionnaire, évangélisateur, il est nécessaire qu'une minorité des enfants soient issus de familles catholiques, leurs parents intervenants alors aussi bien à la bibliothèque que dans le cadre de l'aumônerie.
Aucun parent n'est obligé de scolariser ses enfants dans une école catholique privée. Et là où le bât blesse, comme d'habitude, et les "rouges" de la laïque s'insurgent , Cessons de subventionner ces repères d'intégristes. Mais, ils ont tout faux,contrairement à une idée reçue, les élèves des écoles privées, sous contrat, les autres ne touchent rien, reviennent 30 à 40% moins cher à l'état que ceux des écoles publiques, il est donc hors de question de toucher à ce statut en ces temps de crise. iFrap
Les établissements sont privés, leur subventionnement, travaux et entretiens ne sont pas entièrement à la charge de la collectivité publique, les conditions très strictes limitent les subventions à 10% des dépenses annuelles de l'établissement educ.gouv
les enseignants sont payés par l'état, il ne n'en est pas de même pour les heures d'études, cantines, surveillances de la cour.. qui restent à la charge de l'établissement, donc des familles, d'où les tarifs très élevés des cantines, études ...
Mitterrand avait ouvert la guerre des écoles et s'en était mordu les doigts, le seul recours des parents en indélicatesse avec l'Education Nationale reste dans ces écoles sous contrat où une certaine liberté dans le recrutement des élèves et leur gestion est laissée aux établissements, suivant scrupuleusement les programmes scolaires.
Les ayatollah de la laïcité aimeraient interdire aux écoles ces "petites touches chrétiennes" dans les enseignements infusés. Peillon aurait aimé pouvoir réellement supprimer l'effroyable influence de certains parents mal- pensants, l'heure n'est pas propice, les parents sont méfiants et les enseignants pas toujours convaincus de ce qu'ils sont censés enseigner, il a reculé. Et bien des français sont prêts à mordre tous ceux qui voudraient supprimer cette petite liberté dans l'éducation, hors de la sainte pensée unique.
Le catéchisme en école primaire est généralement dispensé une heure par semaine par les institutrices. Dès le collège les élèves ont bien souvent le choix entre aller à l'étude ou participer aux cours de catéchèse qui s'apparentent alors généralement dès la quatrième à des débats. Débats dont les thèmes sont choisis par les élèves, et qui sont préparés par l'animatrice voire aussi des élèves volontaires, il ne s'agit plus de cours de catéchèse, mais bel et bien de discussions sur la vie, la mort, l'amour, la violence. Les adultes responsables tentent de faire réfléchir les jeunes sur des sujets qu'ils n'ont guère l'occasion d'aborder ailleurs. La morale chrétienne restant la pierre d'angle sur laquelle les débats s'appuient, des adultes ayant la Foi étant en charge de ces heures de réflexions-débats.
J'ai animé longtemps ce genre de débats et j'aurais pu dire au cours d'une intervention que considérant que l'embryon est un enfant en devenir, qu'il n'y a aucune rupture entre l'état de foetus et celui de bébé, mettre un terme volontaire à cette vie est un homicide. Je ne l'aurais pas fait de but en blanc, craignant l'impact de la violence des mots sur des jeunes ayant déjà été confrontés à l'IVG dans leurs familles, mais poussée dans mes retranchements, et les jeunes savent nous mettre dos au mur, j'aurais peut être dit, que pour moi, il n'y a pas de rupture entre l'embryon et le bébé, et que l'IVG est un infanticide précoce. Bien sûr j'aurais affirmé qu'il ne faut jamais juger les femmes qui ont eu recours à l'avortement, elles l'ont fait ne sachant pas vraiment ce qu'elles faisaient et surtout sans être aidées pour garder ce bébé, il aurait été tellement mieux qu'elles aient eu recours à une vraie contraception, afin déviter ce désastre.
J'aurais mis l'accent surtout sur la prévention, la contraception. Il est aussi certain que j'aurais expliqué que en tant que femme dans la société civile j'estime la loi Veil, juste car elle évite que des femmes meurent en tentant d'avorter mais que 230 000 IVG par an en France reste un nombre qui m'effraie bien plus que 3 000 morts sur les routes.
Parfois je me dis que ces touts petits que l'on massacre sont un peu comme les africains qui meurent massacrés, au loin, on ne les voit pas, on ne les entend pas, on les oublie.
Notre conscience veut oublier ces bébés à naître, qui ne naîtront jamais car le problème est cruel et parait insoluble, dire les choses aux ados, les inciter à ne jamais prendre le risque d'une grossesse non désirée est leur rendre service, toutes les femmes, ou presque, restent meurtries à vie après un IVG. 30% des femmes ont recours à l'IVG, au moins une fois dans leur vie, en France.
Les accusations de la main mise par l'Oeuvre de Dieu sur un lycée sont peut être exactes ou pas, peut être que ce lycée catholique n'avait il y a quelques années, plus de catholique que le nom, et que seuls les résultats scolaires paraissaient importants à la direction. Peut être que la volonté d'éduquer les jeunes dans une morale chrétienne est devenu une évidence tant à des parents engagés dans la foi chrétienne qu'aux responsables, alors la moindre parole sera interprétée par ceux qui aimaient cet établissement chicos qui ne garantissait qu'un entre-nous social et des résultats scolaires, sans s'embarrasser d'une quelconque morale, comme dérive extrémiste.
L'heure au gouvernement est de chasser tout ce qui ne rentre pas dans la case de la pensée unique, avec son relativisme moral, miel de toutes les compromissions, notre devoir d'être moderne, rester cool à tout prix, devrait s'accorder à accepter n'importe quoi, à relativiser toute faute morale, dans un grand big bang social, qui nous exempte de toute responsabilité, et qui finit hélas aussi de nous dépouiller de toute véritable humanité.
3 commentaires:
Pour moi la morale chrétienne c'est la morale tout court. Je n'ai pas été élevée dans la religion, du tout. Mais j'ai retenu une chose, enseignée par mon papa, ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerai pas qu'on te fasse. Cette phrase a marqué mon esprit et je pense qu'on peut s'en servir plusieurs fois par jour. Je partage complètement votre point de vue sur l'IVG et au long de ma vie j'ai rencontré pas mal de copines se faisant avorter car trop "têtes en l'air" pour prévoir ce qui pouvait arriver. Ca me foutait en rage car elles n'avaient plus l'âge d'être des gamines écervelées et pourtant c'est ce qu'elles étaient. J'ai peut-être eu une sensibilité particulière sur le sujet car j'étais stérile mais je n'en suis pas sûre.
J'ai regardé il y a quelques jours sur une chaîne satellite un merveilleux documentaire sur la grossesse, du tout premier au tout dernier jour. Et il est bien évident que même lorsque l'embryon n'est pas encore foetus il vit. Son petit coeur bat alors même qu'il ne mesure que quelques cms et qu'il est susceptible d'être attrapé par une canule. Alors j'admets que pour des cas particuliers de toutes jeunes filles ou autre on ne puisse peut-être pas faire autrement mais de grâce pour les autres pensez-y avant.
Je remercie chaque jour les mères biologiques de mes enfants de ne pas avoir cédé à la facilité et d'avoir mis au monde ces enfants qui sont devenus les nôtres et qui sont très heureux d'exister.
Très beau billet, valeurs auxquelles j'adhère totalement.
au cours de ma carrière de soignante j'ai pu constater que certaines jeunes femmes ne distinguent pas avortement et contraception ...l'avortement est la contraception du lendemain comme la pilule abortive du lendemain.
c'est très triste .
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